Parlonsinfo vous propose, en ce dimanche soir, de revenir sur ce qui a marqué l’actualité de la semaine dernière, en France et dans le monde.
ADP : le Conseil constitutionnel valide le projet de référendum d’initiative partagée
Cette procédure avait été réclamée par l’opposition afin d’empêcher la privatisation d’Aéroports de Paris. L’approbation du Conseil constitutionnel ouvre donc la voie à une consultation nationale malgré les inquiétudes du gouvernement. Une démarche inédite puisque jamais un recours au RIP (Référendum d’initiative partagée) n’avait eu lieu depuis son introduction dans la Constitution de la Ve République en 2008.Aucune décision de privatisation d’ADP ne devrait être prise durant la procédure du RIP, a indiqué le ministre de l’économie et des finances Bruno Le Maire, appelant à la « patience ». Procéder maintenant à la privatisation serait de toute façon risqué pour l’État : en cas de succès du RIP, celui-ci serait contraint de racheter les parts vendues d’ADP. Mais le gouvernement ne masque pas ses inquiétudes à l’égard de la procédure : « Si à chaque fois que la majorité vote une loi, 185 parlementaires peuvent retarder son application de plus de neuf mois, cela créerait une situation dangereuse pour la conduite de l’action publique », a déploré Matignon dans une déclaration à l’AFP.
Concrètement, pour qu’un référendum d’initiative partagée soit déclenché, une proposition de loi référendaire doit être déposée par au moins 185 des 925 parlementaires (577 députés et 348 sénateurs). Une fois la procédure validée par les Sages, s’ouvre une nouvelle étape : le recueil de soutiens pendant neuf mois auprès d’au moins 10 % du corps électoral, soit exactement 4 717 396 électeurs.
La validation des soutiens par le Conseil constitutionnel ne déclenche pas automatiquement le recours au référendum. La proposition de loi référendaire doit être examinée au moins une fois par l’Assemblée nationale et le Sénat dans un délai de six mois. Si tel n’est pas le cas, le président de la République la soumet au référendum. Si le résultat est positif, la proposition de loi est promulguée dans les quinze jours suivant la consultation citoyenne.
Fichage présumé de journalistes par le groupe Monsanto
Le jeudi 9 mai, une enquête de France 2 et Le Monde a révélé que des scientifiques, journalistes et personnalités politiques étaient fichés par Monsanto à propos de leurs positions sur l’utilisation du glyphosate. Des agences de communication engagées par l’entreprise américaine ont en effet rassemblé les données personnelles de centaines de personnes, en secret. Des agences, telles que Fleishman-Hillard, ont noté ces personnes selon leur niveau d’influence et degré de soutien à Monsanto. Ceci a mené à des stratégies de lobbying personnalisées, selon quatre groupes allant de « alliés » à « à surveiller », en fonction de leurs vues sur le glyphosate.
Dès la fin du mois d’avril, une plainte avait été déposée par Le Monde, et le parquet de Paris s’est emparé de l’enquête vendredi 10 mai pour « collecte de données personnelles par un moyen frauduleux, déloyal et illicite », entre autres. Radio France et France Télévisions ont également décidé de porter plainte, afin d’assurer « le devoir d’informer en toute indépendance » selon Sibyle Veil, présidente de Radio France.
Le caractère illégal de ce fichage s’explique par l’ignorance des personnes concernées qu’elles étaient fichées. La collecte et l’utilisation des données personnelles sont en effet illégales en l’absence de consentement. Enfin, les données collectées par Monsanto sont sensibles et ont donné lieu à une hiérarchisation des personnalités. Ceci enfreint également la Loi informatique et libertés.
Libération d’otages au Burkina Faso
Dans la nuit de jeudi à vendredi, l’armée française a libéré quatre otages au Burkina Faso. Il s’agissait des deux touristes français enlevés le 1er mai au Bénin, Patrick Picque et Laurent Lassimouillas, ainsi qu’une otage sud-coréenne et une américaine. L’opération a été ordonnée jeudi en fin de journée par Emmanuel Macron, selon des déclarations de l’Elysée. Au cours de cette opération militaire, deux officiers mariniers ont été tués, Cédric de Pierrepont, et Alain Bertoncello.
Le général François Lecointre, chef d’état-major français, a déclaré que cette opération de sauvetage des otages français, avait été préparée depuis leur enlèvement le 1er mai, en réunissant des informations et en traquant les ravisseurs notamment, sur un espace qui représente plus de la moitié de la France.
Il s’agissait de la “dernière opportunité” pour libérer les otages, puisque le groupe se dirigeaient vers le nord du Burkina Faso, avec un risque que les otages soient transférés au Mali. Selon l’état-major des armées, cela aurait rendu “impossible” une opération. Ainsi, l’opération débute dans la nuit de jeudi à vendredi, lorsque l’obscurité recouvre les quatre abris dans lesquels les terroristes et leurs captifs se trouvent. D’importants moyens sont mis à disposition tels que des hélicoptères, un poste médical avancé et des moyens logistiques. Au total, quatre ravisseurs ont été tués et deux ont pris la fuite, selon le général.
Un « véritable exploit », a souligné la ministre des Armées, Florence Parly. Pour le moment, il y a peu d’éléments sur leur identité précise. “L’analyse est en cours”, a indiqué Florence Parly, qui a néanmoins rappelé que les principaux mouvements terroristes de la région sont affiliés à Al-Qaïda ou l’État islamique au Grand Sahara (EIGS).
Un Royal Baby de plus pour la monarchie britannique
Le tant attendu Royal Baby est né le 6 mai dernier au matin à Londres. Le fils du prince Harry et de Meghan Markle, septième dans l’ordre de succession au trône, est né à 5h26, et se porte bien. Dès l’après-midi de la naissance, son père a pris la parole pour annoncer la nouvelle, très ému. C’est mercredi 8 mai que le bébé a fait sa première apparition publique, dans les bras du prince Harry. Meghan Markle a également réservé ses premiers mots depuis l’accouchement à cette présentation officielle, elle s’est évidemment déclarée comblée, au côté « des deux meilleurs hommes du monde ».
Cette présentation à Windsor a été suivie de la première rencontre entre le bébé et la Reine Elisabeth II. Des photos de la rencontre ont été relayées sur le compte Instagram du duc et de la duchesse de Sussex. C’est par ce biais que le prénom a été révélé, dépoussiérant la tradition. Contrairement aux trois enfants de William et Kate, les parieurs ont cette fois échoué. Les Alexander, James, Phillip ou Arthur qui avaient la côte ont été les grands perdants. Le bébé se prénomme ainsi Archie Harrison Mountbatten-Windsor.
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L’Angleterre règne sur le foot européen
Renversant. Liverpool et Tottenham se sont qualifiés pour la finale de la Ligue des champions de football au terme de demi-finales au scénario invraisemblable. Lourdement battus au match aller par le FC Barcelone (3-0), les Reds sont parvenus à réaliser l’exploit à Anfield en s’imposant par quatre buts à zéro face aux coéquipiers de Lionel Messi. Une remontée inédite à ce stade de la compétition qui a inspiré leur voisin londonien. Vaincus d’un but à domicile par une séduisante formation de l’Ajax et menés par deux buts à Amsterdam, les Spurs ont renversé la situation en l’espace de 45 minutes grâce à un triplé de Lucas, l’ancien attaquant du Paris Saint Germain. Deux rencontres complètement folles qui permettent au football anglais de placer deux de ses représentants en finale de la plus prestigieuse des compétitions européennes qui se déroulera à Madrid le 1er juin. Ce sera la deuxième finale 100 % britannique de l’histoire de la coupe aux grandes oreilles après le duel entre Manchester United et Chelsea en 2008.Une performance d’autant plus remarquable que les clubs anglais trusteront également l’affiche de la finale de la Ligue Europa, la coupe d’Europe de l’échelon inférieur. Arsenal et Chelsea, deux clubs basés à Londres, ont écarté respectivement Valence et Francfort pour se hisser à ce niveau. Ils s’affronteront le 29 mai à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, pour succéder à l’Atlético de Madrid vainqueur l’an dernier de l’Olympique de Marseille en finale à Lyon. Jamais un pays n’avait monopolisé les quatre places de finalistes des deux coupes d’Europe de football, symbole d’une puissance retrouvée pour la Premier League après plusieurs saisons passées dans l’ombre du championnat espagnol.
Marianne Chenou, Alexis Czaja, Agathe Dijoud, Sarah Fiegel & Caroline Robin