Parlonsinfo vous propose, en ce dimanche soir, de revenir sur ce qui a marqué l’actualité de la semaine dernière, en France et dans le monde.
Le premier débat des européennes entre les douzes têtes de liste
Ce jeudi 4 avril a eu lieu le premier débat des européennes dans « L’Emission politique » de France 2. Les principales têtes de listes des élections européennes se sont ainsi rencontrées.Les candidats étaient douze au total : Manon Aubry (France insoumise), Jordan Bardella (Rassemblement national), François-Xavier Bellamy (Républicains), Raphaël Glucksmann (PS-Place publique), Yannick Jadot (EELV) et Nathalie Loiseau, (La République en marche). En ce qui concerne les petits candidats : François Asselineau (Union populaire et républicaine), Jean-Christophe Lagarde (UDI), Ian Brossat (PCF), Benoit Hamon (Génération-s), Florian Philippot (Les Patriotes) et Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France).
Les différents candidats étaient invités, dans un premier temps, à répondre à des questions sur l’immigration et sur la gouvernance de l’Union européenne. Puis dans une seconde partie, sur des questions de fiscalité et d’environnement. Ils ont évoqué le sujet du Brexit ainsi que celui de l’immigration actuelle, ce qui a permis de dégager des tendances politiques différentes et des déssacords entre les candidats.
Néanmoins, la majorité des candidats ont exprimé une sévère critique vis-à-vis de l’Europe. Il s’agit notamment de Jordan Bardella (RN), Manon Aubry (LFI), Nicolas Dupont-Aignan (DLF) et Ian Brossat (PCF), qui souhaitent un changement de l’Europe en sortant des actuels traités européens.
En ce qui concerne le thème de l’écologie, tous les candidats se sont mis d’accord pour progresser d’avantage mais avec des priorités différentes. Manon Aubry vise les 100 % d’énergies renouvelables d’ici 2050; Yannick Jadot expose son « new green deal », qui est un plan d’investissement de 100 milliards d’euros pour la transition écologique. Benoît Hamon, de son côté, propose la reconnaissance d’un « crime d’écocide ».
Par la suite, les candidats ont été invités à voter pour ou contre quatre sujets : l’entrée de la Serbie dans l’UE, le transfert à l’UE du siège que possède la france au conseil de sécurité de l’ONU, l’interdiction du glyphosate d’ici 2023, et le maintien des candidats à leur poste de députés européens, s’il sont élus, jusqu’en 2024.
Au total, chaque candidat aura eu moins de 15 minutes pour s’exprimer. Ils leur restent à présent sept semaines avant les élections, qui auront lieu le 26 mai. Pour le moment, Nathalie Loiseau (La République en marche) et Jordan Bardella (Rassemblement national) sont, selon les sondages, en tête du classement.
Carlos Ghosn n’en finit plus avec la justice
L’ex PDG de Renault est de nouveau derrière les barreaux, cette fois-ci pour « abus de confiance aggravée ». C’est la quatrième affaire qui implique Carlos Ghosn, un mois à peine après sa remise en liberté.Soupçonné d’avoir détourné à son profit personnel une partie des 3,5 milliards de yens (28 millions d’euros) versés par Nissan à Suhail Bahwan Automobile, le concessionnaire Renault-Nissan du sultanat d’Oman, l’ex-dirigeant automobile a été de nouveau placé en garde à vue jeudi 4 avril pour « abus de confiance aggravée ».
Censé correspondre à des « primes de performance », c’est-à-dire à des sommes prises en charge par les constructeurs permettant aux distributeurs de proposer des rabais à leurs clients, l’argent versé au concessionnaire ne viendrait pas des comptes de Nissan, mais d’une enveloppe mise à la disposition de Carlos Ghosn par le constructeur nippon et baptisée « réserve du PDG ». Une partie des montants envoyés à Oman aurait transité par un fonds d’investissement libanais, Good Faith Investments, dont l’un des actionnaires est un ami d’enfance de l’ex-PDG de l’alliance Renault-Nissanc-Mitsubishi.
L’accusation prétend que l’argent détourné aurait alimenté le compte d’une société dont Carole Ghosn, l’épouse de l’ancien dirigeant automobile est représentante. Mais ces mêmes sommes auraient aussi servi à l’acquisition d’un yacht de luxe et à financer Shogun, la start-up du fils de Carlos Ghosn, Anthony Ghosn, installée à San Francisco.
En Libye, la menace d’un conflit sanglant entre les deux forces du pays
Nouvelle escalade militaire en Libye. Le 4 avril, le maréchal Khalifa Haftar, qui domine l’est du pays, a appelé ses troupes à « marcher » sur la capitale Tripoli, contrôlée par le gouvernement d’« union nationale » (GNA) dirigé par Faïez Sarraj et reconnu par la communauté internationale. Depuis le soulèvement en 2011 qui a conduit au renversement du chef de l’Etat Mouammar Kadhafi, tué après huit mois de révolte, le pays est plongé dans une profonde crise avec l’émergence de nombreuses milices sur l’ensemble de son territoire. Deux forces militaires ont parvenu se développer à partir de 2015 pour se disputer le pouvoir : le GNA qui contrôle l’ouest, où se trouve Tripoli, et l’Armée nationale libyenne (ANL), autoproclamée par le maréchal Haftar, à l’est.
De premiers combats ont éclaté vendredi entre les deux camps à une cinquantaine de kilomètres au sud de la capitale, avant de se poursuivre le lendemain. Cette nouvelle montée des tensions coïncident avec la visite dans le pays du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Ce dernier a rencontré Khalifa Haftar à Benghazi, dans l’est de la Libye, pour le dissuader d’une action militaire sur la capitale libyenne. « Je redis qu’il n’y a pas de solution militaire à la crise libyenne, seulement une solution politique », a-t-il écrit sur Twitter. La communauté internationale s’est également inquiétée de la situation. Moscou, Washington, Paris, Londres, Rome et Abou Dhabi ont appelé les protagonistes libyens à faire baisser les tensions et à trouver une solution politique.
5 morts dans un Ehpad de la banlieue toulousaine
L’Ehpad La Chêneraie de Lherm en Haute-Garonne a été le théâtre d’un drame le 31 mars dernier. À la suite du repas du soir du dimanche, plusieurs pensionnaires se sentent mal. Cinq personnes âgées de 76 à 95 ans décèdent dans la nuit, et plus d’une quinzaine doivent être hospitalisées.En cause, une probable intoxication alimentaire. « Deux sont décédées à la suite d’une défaillance cardiovasculaire-respiratoire après un choc toxique, compatible avec une intoxication alimentaire », évoque le procureur de Toulouse. Ainsi, les regards se tournent principalement vers le groupe Korian, propriétaire de l’établissement. Leader européen du secteur de l’hébergement de personnes âgées, le groupe dispose de 803 établissements sur le continent. Déjà pointé du doigt après une épidémie de grippe en 2017 à Lyon, Korian doit désormais répondre des repas proposés en maison de retraite.
Les familles des pensionnaires exigent désormais des réponses de l’établissement et de la justice. Treize plaintes ont été déposées, dix pour « homicides involontaires » et trois pour « blessures involontaires ».
25 ans après, le Rwanda commémore alors que des coupables courent toujours
25 ans jour pour jour après que l’avion du président du Rwanda, Juvénal Habyarimana, a été abattu, les commémorations du génocide ont débuté. Un crime contre l’humanité qui a engendré la mort de plus de 800 000 Tutsis, massacrés par des Hutus. Du 7 avril au 17 juillet 1994, les ordres du gouvernement sont donnés de tuer systématiquement tout membre de la communauté tutsi, ou les hutus modérés, considérés comme traîtres.
Le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé vouloir faire du 7 avril une journée de commémoration des événements. La France est représentée aux commémorations par le député des Côtes d’Armor Hervé Berville, orphelin du génocide et adopté en France. Mais les accusations pèsent autour du rôle de l’État dans la perpétration des massacres. Plusieurs génocidaires sont soupçonnés d’être cachés en France, on dénombre une trentaine de plaintes, mais les responsables des crimes sont souvent difficiles à identifier.
Une commission vient de voir le jour. Présidée par l’historien Vincent Duclert, elle est chargée d’examiner les archives françaises sur la période du génocide au Rwanda et sur la période d’engagement de la France au Rwanda de 1990 à 1994.
Marianne Chenou, Alexis Czaja, Sarah Fiegel & Caroline Robin