Parlonsinfo vous propose, en ce dimanche soir, de revenir sur ce qui a marqué l’actualité de la semaine dernière, en France et dans le monde.
Intrusion de manifestants à la Pitié-Salpêtrière, la polémique du 1er mai
Le gouvernement redoutait une mobilisation massive de blackblocks et d’ultras gilets jaunes pour les traditionnelles manifestations syndicales du 1er mai. Si les violences ont largement été contenues par les forces de l’ordre, le scandale est venue les jours suivants, à la suite des propos du ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner. Tout a commencé lors d’un point presse au soir des mouvements. « Des gens ont attaqué un hôpital, des infirmières ont dû préserver le service de réanimation. Nos forces de l’ordre sont intervenues pour sauver le service de réanimation. »Attaque, un mot qui choque autant qu’il interroge sur la gravité des faits ayant eu lieu à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Si des manifestants ont effectivement bien tenté de faire irruption dans le service de réanimation du centre, il semble après examen des vidéos fournies par le personnel de l’établissement, que les intrus aient cherché à inviter les gaz lacrymogènes et les charges des forces de l’ordre en pénétrant dans le bâtiment. Face à la démesure des propos du ministre de l’Intérieur, nombre de ses opposants politiques ont appelé à sa démission, le qualifiant de menteur.
Christophe Castaner est revenu le lendemain sur ces propos, évoquant une « intrusion violente ». Il a reconnu avoir probablement « exagéré » les faits survenus au sein de l’hôpital. Mais cette tache supplémentaire dans le dossier du ministre de l’Intérieur s’ajoute aux nombreux autres débordements déjà survenus lors des samedis de mobilisations. De l’eau dans le moulin de ses détracteurs.
Nouveau rebondissement dans l’affaire Vincent Lambert
Vincent Lambert, infirmier psychiatrique résidant dans la Marne, est plongé dans un état végétatif, dû à un grave accident de voiture, depuis septembre 2018.
L’affaire est devenue un symbole du débat sur la fin de vie en France. Depuis six ans, un débat oppose les membres de sa famille. D’un côté sa femme et cinq de ses frères et sœurs ainsi que son neveu, qui demandent l’arrêt des soins, et de l’autre côté ses parents, accompagnés d’un demi-frère et d’une de ses sœurs, qui s’opposent à l’arrêt des soins.
Les experts mandatés par la justice avaient conclus, le 18 novembre 2018, à un « état végétatif chronique irréversible » qui ne laisse plus à Vincent Lambert « d’accès possible à la conscience ». Ainsi, le 24 avril dernier, le Conseil d’état avait considéré que la décision collégiale d’arrêt des soins prise le 9 avril 2018, par le CHU de Reims, dans lequel est hospitalisé Vincent Lambert, était “légale”. Le 30 avril, la Cour européenne des droits de l’Homme avait rejeté la requête des parents, qui contestaient la décision prise par le Conseil d’Etat.
Après de nombreux recours en justice, le Comité international des droits des personnes handicapées de l’ONU (CIDPH), saisi par les parents, a rendu une décision, ce vendredi. Il s’agit de «mesures provisoires» demandant à l’État français de ne pas mettre à exécution la décision d’arrêt d’alimentation et d’hydratation de Vincent Lambert, en vertu de la convention relative aux droits des personnes handicapées. L’Etat français dispose donc, à présent, de six mois pour fournir ses observations au comité.
Japon. Une nouvelle ère impériale après l’abdication d’Akihito
Le mercredi 1er mai, le Japon est entré dans l’ère impériale Reiwa avec l’intronisation de Naruhito comme nouvel empereur. Son père avait en effet abdiqué la veille, tournant la page de l’ère Heisi. La cérémonie très protocolaire du mardi 30 avril était accompagnée de célébrations, étant donné que le peuple japonnais n’est pas en deuil, contrairement à 1989 à la mort de Hirohito, et des empereurs précédents. Dix jours de congés nationaux ont été décrétés.L’héritier Naruhito, âgé de 59 ans, est très attendu car il souhaite renouveler l’esprit du rôle d’empereur, tout en gardant une certaine continuité par rapport à son père. Il a déjà fait part de sa volonté de ne pas passer sous silence les exactions du Japon durant la guerre. Les traditions plus institutionnelles de l’empire doivent néanmoins se libéraliser selon lui, pour qui la maison impériale devrait s’adapter aux transformations de la société. Enfin, ayant étudié au Royaume-Uni dans les années 1980, le nouvel empereur souhaite développer l’implication du Japon à l’international, notamment à propos des problèmes d’approvisionnement en eau à travers le monde.
Reiwa signifie « Belle harmonie » en japonnais. Ce terme a été choisi pour symboliser la « naissance d’une civilisation où règne une harmonie entre les êtres », selon le Premier Ministre Shinzo Abe.
Élections européennes. Les 33 listes candidates en France dévoilées
Le dimanche 26 mai, les Français seront appelés aux urnes pour élire leurs représentants pour siéger au Parlement Européen. Les listes candidates pour la France ont été publiées samedi 4 mai dans le Journal officiel et sont au nombre de 33, un record.
Les principaux partis nationaux sont représentés, à l’imagine de la liste Renaissance, soutenue par La République en marche et le Modem, avec à sa tête Nathalie Loiseau. L’opposition est aussi de la partie, avec la France insoumise (Manon Aubry), les Républicains représentés par l’Union de la droite et du centre (François-Xavier Bellamy) et le Rassemblement National de Marine Le Pen, qui soutien la liste Prenez le pouvoir (Jordan Bardella). Europe Écologie les Verts, le Parti Socialiste, le Parti Communiste sont aussi de la partie, ainsi que l’Union populaire républicaine de François Asselineau, favorable au Frexit.
Par ailleurs, le record du nombre de candidats peut s’expliquer par l’essor de listes issues du mouvement des « gilets jaunes ». En effet, quatre d’entre elles prévoient de répondre aux attentes des manifestants, de manière plus ou moins directe. Les élections européennes sont enfin l’occasion pour les plus petits partis d’avoir davantage de visibilité, voire d’obtenir des sièges au Parlement Européen.
74 eurodéputés français seront élus fin mai, mais le Brexit potentiel prévu pour le 31 octobre mènera le nombre à 79 représentants de la France.
Marianne Chenou, Agathe Dijoud & Sarah Fiegel