Parlonsinfo vous propose, en ce dimanche soir, de revenir sur ce qui a marqué l’actualité de la quinzaine, en France et dans le monde. Durant l’été, la Semaine en Bref se mue en quinzaine, et continuera à vous informer.
G7 à Biarritz : Un sommet prometteur sous haute sécurité
Du 24 au 26 août 2019 se déroulait à Biarritz le G7, réunissant les chefs d’Etat des sept pays les plus puissants économiquement lors de sa création en 1975. S’y retrouvent la France, le Canada, les Etats-Unis, le Japon, l’Italie, l’Allemagne et le Royaume-Uni.
Sur France 2 le 26 au soir, le Président de la République française dresse son bilan. Selon lui, le G7 a permis de « faire baisser les tensions » autour de la question iranienne. La venue surprise du ministre iranien des affaires étrangères restera comme une image forte de cette édition. Les sept pays ont décidé d’avancer vers une taxation internationale des « GAFA ». La France pourrait alors abandonner sa taxe, ce qui permettrait d’apaiser les relations outre-Atlantique. Concernant la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis, Donald Trump a annoncé que les négociations avec Pékin reprendraient très prochainement.
Le dernier jour a été marqué par un refroidissement des relations diplomatiques entre la France et le Brésil. Emmanuel Macron a jugé indignes les déclarations du chef d’État brésilien Jair Bolsonaro moquant l’âge Brigitte Macron via un commentaire sur Facebook. Le Brésil a été au cœur de nombreux débats durant les réunions en raison des incendies catastrophiques en Amazonie. Une aide de 20 millions de dollars a été débloquée à destination du pays. Le président brésilien a accepté cette aide à condition de pouvoir en jouir librement, il l’avait dans un premier temps refusée, accusant les G7 « d’ingérence ».
Le défi de la sécurité a été relevé. Selon les déclarations du ministre de l’Intérieur, 13 200 gendarmes et policiers ont été mobilisés pour l’événement, épaulés par les forces militaires. Les incidents en marge du sommet ont été mineurs grâce à ce dispositif efficace mais couteux. Depuis le G8 de Gênes en 2001, lors duquel un manifestant avait perdu la vie, de tels sommets ne peuvent avoir lieu que derrière des barrières anti-émeutes, dans des villes. Un dispositif judiciaire spécial a été mis en place sur la Côte basque avec 17 procureurs mobilisés, 70 avocats et 300 places de gardes à vue.
Au « contre-sommet », organisé à une vingtaine de kilomètres du G7 à Hendaye et Irun, le ras de marée n’a pas eu lieu. Craignant de ne pas pouvoir assurer la sécurité de ses militants face aux dispositifs importants des forces de l’ordre, les plateformes officielles Alternatives G7 et G7 EZ ! ont annoncé via un communiqué qu’elles annulaient les actions prévues le lendemain.
Exclue depuis l’annexion de la Crimée en 2014, la Russie pourrait être invitée au prochain sommet qui aura lieu en 2020 aux États-Unis, comme l’a annoncé Donald Trump. La France comme les autres partenaires y sont toutefois opposés tant que la crise ukrainienne n’est pas réglée.
It’s time to take action! #G7Biarritz pic.twitter.com/Xak0IBTVhg
— G7 France (@G7) August 25, 2019
L’Amazonie est à nouveau touchée par de violents incendies
Selon les données de l’Institut national de recherche spatiale, durant le mois de juillet 2019, c’est plus de 4000 kilomètres carrés de forêt qui ont été détruits en Amazonie. Les départs de feu continuent d’augmenter et ne sont pas sous contrôle. Puisque effectivement, c’est 1.044 nouveaux départs de feu, qui ont été constatés mardi dans tout le Brésil, dont plus de 50 % en Amazonie, selon l’Institut national de recherche spatiale (INPE).
En réponse à ces incendies, le président brésilien Jair Bolsonaro a signé un décret, ce mercredi, interdisant les brûlis agricoles, qui visent à défricher ou fertiliser un sol avec l’utilisation du feu, dans tout le Brésil durant les deux prochains mois. De nombreux pays souhaitent apporter leur aide à l’Amazonie, notamment le Chili, qui a prévu d’envoyer quatre avions bombardiers d’eau dans la forêt, grâce au financement promis par les pays du G7.
Même si l’armée brésilienne tente de combattre les feux, les experts sont nombreux à redouter “qu’il s’agisse d’un tournant décisif pour la plus grande forêt tropicale au monde” a expliqué Gerhard Dieterle à l’AFP, patron de l’Organisation internationale pour les bois tropicaux.
Ce dimanche, 17 ONG et 45 députés ont réagis dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche (JDD), en appelant l’Europe à élaborer “une loi interdisant l’importation de produits, notamment la viande et le soja, issus de la déforestation en Amazonie. » Le but étant de réduire la déforestation qui est en partie responsable de ces incendies.
🔥 9.507 départs de feu depuis le 15 août au #Brésil, principalement dans la forêt amazonienne. Le « poumon de la planète » se consume à grande vitesse 🥵
➡️ https://t.co/rJKonJJcEX #incendie #amazonie #guyane #climat #environnement pic.twitter.com/ip5h4OUWvG— La1ere.fr (@la1ere) August 21, 2019
Brexit : le joker de Boris Johnson
Bien décidé à sortir de l’Union européenne sans accord, le Premier ministre britannique Boris Johnson a franchi un nouveau cap cette semaine. Critiqué par de nombreux parlementaires travaillistes pour son penchant vers un « no-deal », le locataire du 10 Downing Street a décidé de suspendre le Parlement britannique jusqu’au 14 octobre, une décision qui bloque tout débat entre les élus, et ainsi renforce l’hypothèse d’un Brexit dur.Si la loi prévoit que c’est la Reine qui doit autoriser la suspension, dans les faits, cela est toujours le cas. En effet, la famille royale a toujours eu pour réputation de s’immiscer le moins possible dans la vie politique du royaume. Ainsi, Elisabeth II a naturellement fait droit à la demande de Boris Johnson, et le Parlement est « prorogé » du 9 septembre au 14 octobre.
Mais pour de nombreux députés, la pilule ne passe pas : « Il tente d’étouffer leurs voix » a déclaré Jo Swinson, à la tête du Parti libéral démocrate. Parmi les Britanniques, les opposants de « BoJo » ont donc dénoncé ce qu’ils estiment être « une atteinte à la démocratie ». Première étape : une pétition en ligne qui a récolté plus d’1,5 million de signatures en 24 heures. Au Royaume-Uni, des pétitions peuvent être faites auprès du Parlement, et leur sujet donne lieu à un débat entre parlementaires au-delà de 100 000 signatures. Mais en l’espèce, difficile de savoir quand ce débat aura lieu, voire s’il aura bien lieu.
Pour manifester leur mécontentement, de nombreux citoyens sont ainsi descendus dans les rues de Londres et notamment devant la résidence du Premier ministre. Sur les réseaux sociaux, le slogan #StopTheCoup en référence à un « coup d’état » de Boris Johnson a également été utilisé. Au total, 32 villes ont organisés des manifestations contre la suspension des débats au sein du Parlement britannique.
Homophobie dans les stades : les institutions montent au créneau
Depuis la reprise de la Ligue 1 Conforama, les regards sont davantage tournés vers les tribunes que sur le terrain. En cause, les protestations répétées des différents groupes de supporters à l’encontre de la campagne de lutte contre l’homophobie dans les stades menée par la Ligue de football professionnel (LFP). Une initiative initiée par la ministre des sports Roxana Maracineanu et soutenue par Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat de la lutte contre les discriminations, qui a assuré qu’elle « quittera le stade » la prochaine fois qu’elle entendra un chant homophobe. Depuis le coup d’envoi de la saison, plusieurs matchs ont ainsi été interrompus temporairement par des arbitres (dont Monaco-Nîmes et Nice-Marseille) et en Ligue 2 (Nancy-Le Mans) à la suite de chants ou de banderoles jugés à caractères discriminatoires et insultants.
Cependant, l’action menée par les instances dirigeantes rencontre une opposition unanime en tribunes. A coup de banderoles et de chants volontairement provocateurs, les groupes de supporters dénoncent des méthodes jugées répressives et unilatérales. Les messages déployés soulignent ainsi une absence de concertation avec les clubs et les supporters.
Face à la polémique grandissante, la présidente de la LFP, Nathalie Boy de la Tour, a annoncé qu’une réunion aura lieu jeudi au siège de la Ligue avec des associations de lutte contre l’homophobie, l’association nationale des supporters (ANS) et d’autres associations de supporters.
Marianne Chenou, Grégoire Chérubini, Alexis Czaja & Sarah Fiegel