San Antonio contre Miami, deux franchises qui ont comptées lors des treize dernières années : quatre finales pour le Heat (dont trois remportées) et quatre pour les Spurs (dont trois remportées également). Au-delà de ces palmarès éclatants, c’est une bataille acharnée que se sont livrée Texans et Floridiens…

 

LeBron James (CC)

LeBron James (CC)

 

LeBron James et son équipe étaient en mission, force est de constater qu’elle est accomplie. Malgré la combativité des Spurs et les quelques records qu’ils auront dépassés, l’effort n’a pas été suffisant. Mené par un Tony Parker diminué (blessure) , un Tim Duncan de gala et un Ginobili irrégulier, San Antonio ne pouvait vaincre les champions en titre. En dépit du carton du match trois (36 points d’écart) et de la victoire salvatrice du cinquième match (114 – 104), les Spurs sont tombés, la dernière marche se révélant infranchissable. Malchance, mauvaises décisions sont autant de facteur qui ont porté préjudice au coéquipiers de Parker… sans oublier l’équipe d’en face. Combat sur le parquet mais combat tout aussi important sur les bancs. Coach Spoelstra côté Heat contre Greg Popovitch côté Spurs et c’est le jeune entraîneur du Heat qui aura eu l’ascendant sur son illustre confrère grâce à des systèmes de jeu ingénieux. Les deux hommes ont échangé une longue accolade après la victoire de Miami. Beaucoup de respect entre l’institution et le tout jeune entraîneur qui se retrouveront peut-être l’an prochain au même stade de la compétition.

 

Tim Duncan et Tony Parker (CC / Mike)

Tim Duncan et Tony Parker (CC / Mike)

Les Spurs ont-ils inventés l’arme anti LeBron ? Leonard et Diaw se sont relayés en défense, parvenant à limiter et à faire douter le  » Most Valuable Player  » (Trophée du meilleur joueur de la saison régulière) à moins de 50% de réussite au tir. Belles performances individuelles, c’est avant tout un énorme effort collectif qui, à défaut de l’éclipser totalement, aura rendu la tâche compliquée à James. Ses statistiques sur ces Playoffs sont pourtant sans équivoque : 25,4 points, 8,6 rebonds assortis de de 6,7 passes décisives, presque un triple double ! Habitués à des performances surhumaines de sa part, nous surestimons peut-être ce qu’il est censé accomplir et s’il a pu paraître en deçà de ses standards habituels, le meilleur joueur du monde a écrit une nouvelle page de son histoire. En effet, le Heat de Miami est le Champion NBA 2013.

 

Être champion tient à si peu de choses et, lors du sixième match de cette finale, les Spurs croyaient tenir leur titre, menant de cinq points face à un Heat que l’on pensait condamné, il ne restait plus que 28 secondes à l’horloge. Des pseudos supporters quittent même la salle, convaincus que l’équipe de Wade ne pourra rattraper un tel écart. Les officiels commencent à installer sur les bords du terrain l’estrade pour la remise du titre. Pourtant, un rebond offensif de Chalmers redonne une cartouche à James qui ne manque pas la mire. L’écart n’est plus que de deux points, là encore, Chris Bosh s’arrache au rebond et sert Ray Allen dans le corner, le panier rentre, la salle explose. 95 – 95, ce match de légende aura le droit à une prolongation que le Heat remportera 103 – 101. Les texans apparaissent totalement hagards en conférence de presse. Le regard vide, ils semblent avoir perdu toute combativité. A une poignée de seconde près, ils étaient sacrés. C’est la beauté de ce sport, tant que le buzzer n’a pas retenti, absolument tout peut se produire, même l’incroyable, nous en avons eu la preuve.

Un septième match dominé par Miami

Il restait toutefois un ultime match décisif, tout était encore possible. Il faut savoir que San Antonio n’avait jamais perdu une finale. Autre statistique importante, jamais une équipe n’a remportée le Graal lors d’un match sept à l’extérieur. Fatalement, une des séries devait se terminer : c’est bien celle des Texans qui aura volée en éclat. Transparents tout au long de la rencontre, c’est presque avec surprise que nous les retrouvons au contact du Heat, résistant aux assauts répétés de Wade, Battier et d’un James impérial. En face, Tony Parker n’était plus que l’ombre de lui-même, Green ne parvenait plus à faire ficelle : c’est Duncan seul qui mène la barque, sachant sans doute que ce match était surement sa dernière chance de remporter un titre de plus. Kawhi Leonard répond aussi présent. Pour sa première Finale (pour une première saison) le  » Rookie  » aura impressionné, autant défensivement que de l’autre côté du terrain, prouvant qu’il a du talent plein les mains et qu’il faudra compter sur lui dans les prochaines années. San Antonio a failli créer l’exploit mais rien n’aurait pu priver le  » King  » d’un second sacre. Il tenait à cette victoire et en a été le principal instigateur avec 37 points inscrits (dont un festival à trois points) et 12 rebonds. Le meilleur joueur du monde a su faire fi des critiques, dépassant ses démons pour écrire une nouvelle page de sa légende. Hanté par sa première finale, disputée face à ces même Spurs (en 2007) qui l’avaient alors écrasé, James c’est transcendé, la passation de pouvoir a eu lieu.

 

Tableau des Playoffs 2012-2013 (Source Wikipédia)

 

Pour un deuxième titre après trois finales disputées d’affilées nous pouvons nous demander qui peut stopper ce Heat. James, Wade, Allen, Miller, Battier sont autant de menaces extérieures qu’il faut contenir sans toutefois négliger Bosh et Haslem qui peuvent faire mal dans la raquette. Les Bulls de Chicago, qui retrouveront leur meneur Derrick Rose l’an prochain seront certainement la menace la plus sérieuse à laquelle Miami sera confronté, en plus d’Indiana qui, à n’en pas douter, aura a cœur de se venger de l’élimination en finale de conférence. Pour l’instant, les Floridiens peuvent savourer leur titre, profiter de la trêve estivale pour refaire le plein car c’est désormais le  » three-peat  » qu’ils ont en vue. Il faudra être très fort pour le leur arracher.

 

Simon Sainte Mareville