Le mercredi 12 décembre 2013, le magazine américain Time élisait le pape François « personnalité de l’année 2013 ». Fin octobre, c’était le magazine Forbes qui faisait apparaître le Pape en 4ème position dans son fameux classement des personnalités les plus puissantes du monde.
Depuis son élection datant d’il y a neuf mois, le pape François semble avoir insufflé un vent de nouveauté au sein du Vatican et de l’Église catholique. Personnalité en phase avec son époque, le pape est désormais au cœur d’un engouement important.
Un pape élu « personnalité de l’année »
Le magazine Time dévoile chaque année son classement des personnalités les plus influentes et en 2013, c’est le Pape François qui a été élu « personnalité de l’année », succédant ainsi au président américain Barack Obama.
Ce dernier salue notamment son successeur en disant de lui qu’il possède « une humilité incroyable, un sens de l’empathie pour les petits, les pauvres » tout en ajoutant que « c’est quelqu’un qui pense d’abord à se rapprocher des gens plutôt qu’à les repousser, à trouver ce qui est bon chez eux ».
Mercredi 12 décembre, la rédactrice en chef du Time, Nancy Gibbs, s’est expliquée sur la chaine NBC, sur le choix de cette figure religieuse consensuelle, en tant que personnalité de l’année 2013. Selon elle, « il est rare qu’un nouvel acteur de la scène mondiale suscite autant d’attention si rapidement, que ce soit parmi les jeunes ou les plus âgés, parmi les croyants ou les sceptiques…».
Il est vrai que depuis son élection à la tête de l’Église catholique en mars dernier, le pape François a su se placer au cœur des discussions, préoccupations et débats de la société actuelle.
Du côté du Vatican, on se réjouit de cette élection. Pour Frederico Lombardi, porte-parole du Vatican,« c’est un signe positif que l’une des récompenses les plus prestigieuses des médias internationaux revienne à une personne qui prêche des valeurs spirituelles, religieuses et morales dans le monde et prône véritablement la paix et la justice. »
Le magazine Time au lieu de récompenser les actions passées du pape, encore peu nombreuses au regard de son élection récente, salue plutôt la figure symbolique que celui-ci représente. Il est en effet le premier pape du continent américain, ainsi que le premier pape jésuite.
Une figure médiatisée qui redore l’image du Vatican
Un tel engouement pour le pape François s’explique en grande partie par le style et le comportement que prône ce dernier.
Figure médiatisée, le pape fait bon usage des médias qui l’entourent. Il possède son propre compte Twitter, où il tweete régulièrement des conseils et messages religieux, à l’attention de ses 3 millions de followers. Retweeté à chaque fois près de 9 900 fois, il devient ainsi la personnalité la plus influente du réseau social.
Grand fan de football, il est un fervent supporter du club argentin San Lorenzo de Amalgro, ce qui lui confère un statut d’homme populaire.
Sans pour autant changer les valeurs de l’Église catholique, le pape ajuste son discours à l’évolution de la société et ses mœurs. Au cours d’une interview accordée en septembre à la revue jésuite Civilta Cattolica, le pape François recommande la « miséricorde » pour les homosexuels, les divorcés et les femmes ayant avorté. Il invite aussi l’Église à s’ouvrir davantage sur ses fidèles, en devenant plus conviviale et accessible. Par ailleurs il déclarera dans la même revue Civilta Cattolica, regretter que l’Église se soit « parfois laissée enfermer dans des petites choses, de petits préceptes. »
Ternie par les scandales d’ordre financier et moral, notamment les affaires de pédophilies, l’image du Vatican semble donc s’être renouvelée depuis l’élection du pape François en tant que dirigeant de l’Église catholique.
Faustine Dehan