Edito – Dans la nuit du 13 au 14 novembre 2015, des terroristes ont tué plus de 120 personnes lors d’attaques simultanées aux abords du Stade de France, dans les rues de Paris et au Bataclan.
2015 est décidément une année noire pour la France. Alors que l’année avait débuté par les ignobles attaques des frères Kouachi et d’Amedy Coulibaly, la France est de nouveau frappée par des attentats terroristes d’une ampleur considérable. Une fois de plus, un groupe de tueurs barbares a frappé aveuglément des victimes innocentes au nom d’une idéologie abjecte et inhumaine.
Dans le cadre d’une guerre menée par la France et ses alliés face à une organisation terroriste cherchant à étendre sa tyrannie sur l’ensemble du Moyen-Orient par la multiplication des massacres, des attaques aveugles et de la domination militaire, les combats sont arrivés sur notre territoire national. Mais au lieu d’affronter des armées, les terroristes préfèrent tirer lâchement sur des civils désarmés.
Mais une fois de plus, les Français ont montré qu’ils ne se laisseront pas abattre, qu’ils ne céderont pas devant la barbarie et la tyrannie. Une fois de plus, la France a su montrer dans l’un des moments les plus sombres de son histoire à quel point elle est un grand pays. Même meurtrie, elle a su tenir son rang.
Car au plus fort de ces événements tragiques, les Français ont su montrer leur solidarité, leur unité, leur force. Les forces de l’ordre, les soldats, les pompiers, les médecins, d’abord, ont, souvent au péril de leur propre sécurité, tout mis en œuvre pour porter assistance aux victimes et pour mettre fin au massacre perpétré par les assaillants du Bataclan. Le président a su, avec le gouvernement, gérer cette crise de façon décisive et avec sang-froid. Les responsables politiques de tous bords ont eu la dignité d’arrêter la campagne électorale des régionales et ont affiché l’unité face à l’adversité.
Mais ce sont aussi les milliers, les millions de citoyens anonymes qui ont été prêts à porter assistance par tous les moyens possibles aux personnes affectées par les attaques. Que ce soit en ouvrant leurs portes pour accueillir ceux qui cherchaient à s’abriter, en aidant les blessés à fuir, en fournissant des draps pour recouvrir les corps des victimes, ils ont su montrer – à l’instar des grands rassemblements de janvier – que face à l’adversité et à la barbarie, les Français sont unis, quelles que soient leurs opinions, leurs origines ou leurs convictions religieuses.
A cette unité nationale s’est rapidement joint le soutien de millions de personnes à travers le monde. Que ce soit les déclarations de soutien de chefs d’État, les bâtiments officiels éclairés aux couleurs du drapeau tricolore, ou simplement les messages adressés par les internautes grâce notamment à l’expression « Pray for Paris », les hommages se sont multipliés et ont démontré que les Français n’étaient pas seuls face à ces attaques.
Ce qui est important maintenant, c’est que cette unité perdure.
Il faut à tout prix éviter les amalgames, qui ne feraient qu’offrir une victoire aux terroristes. L’idéologie tordue qui inspire les terroristes n’a rien à voir avec quelque religion que ce soit, et, si nous n’avons pas encore d’informations précises sur les auteurs des attaques du 13 novembre, n’oublions pas qu’Amedy Coulibaly, les frères Kouachi et Mohammed Merah étaient tous nés en France et avaient la nationalité française. Il faut à tout prix éviter que ces attaques soient récupérées et utilisées pour prôner des politiques qui iraient à l’encontre de ce qu’est la France : la Liberté, mais aussi l’Égalité et la Fraternité.
Face à la barbarie, les Français doivent rester unis – quelles que soient leur foi, leurs convictions ou leurs origines – pour défendre les valeurs qui font la grandeur de notre pays, une République qui défend – et ne doit cesser de défendre – la liberté.
Nos pensées et notre soutien vont aux familles des victimes, aux blessés, ainsi qu’à tous les témoins qui restent profondément marqués par ce qu’ils ont vécu.