Parlonsinfo vous propose, en ce dimanche soir, de revenir sur ce qui a marqué l’actualité de cette seconde quinzaine de juillet, en France et dans le monde.
Israël : la loi sur « l’État-nation du peuple juif » fait débat
Israël est désormais « l’État-nation du peuple juif ». C’est ce que prévoit un texte voté jeudi 19 juillet par le Parlement israélien adopté par 62 voix contre 55. L’article controversé indique que les « implantations juives relèvent de l’intérêt national » et que l’hébreu est la seule langue officielle du pays, supprimant le statut de la langue arabe. « C’est un moment décisif dans l’histoire de l’Etat d’Israël qui inscrit dans le marbre notre langue, notre hymne et notre drapeau » s’est réjouit le Premier ministre Benjamin Netanyahu à l’issue du vote. Mais ces décisions ne font pas l’unanimité au Knesset : deux ministres israéliens ont décidé d’amender cette loi car elle fait de la minorité druze des « citoyens de seconde zone« . Les Druzes, pratiquants d’un islam hétérodoxe et parlant l’arabe, constituent des citoyens à part entière d’Israël, leurs dirigeants ayant passé un accord avec les dirigeants sionistes avant même la création d’Israël. Contrairement aux Arabes israéliens (20% de la population), ils servent dans l’armée et la police. Benjamin Netanyahu devrait s’entretenir avec des députés druzes à propos d’un nouvel amendement de la loi sur l’État-nation juif.
Grèves à Ryanair : la compagnie pourrait supprimer 300 emplois
La compagnie law-cost irlandaise Ryanair a connu une grève sans précédent mercredi 25 et jeudi 26 juillet en Belgique, en Espagne, au Portugal et en Italie. C’est dans ce dernier pays que le mouvement a d’ailleurs eu le plus d’impact. Les salariés en grève réclament de meilleures conditions salariales et l’application du droit du travail du pays où ils sont employés, et non celui de l’Irlande.
La grève a entrainé l’annulation de 600 vols et a affecté 100 000 passagers. Ces derniers ne pourront en outre pas être indemnisés, en vertu de la législation européenne invoquée par la compagnie aérienne. « En vertu de la législation EU261, aucune compensation n’est due lorsque le syndicat agit de manière déraisonnable et totalement hors de contrôle de la compagnie aérienne. Si cela était sous notre contrôle, il n’y aurait pas d’annulations », explique le transporteur. Cette grève pourrait également avoir des conséquences à plus long terme : Ryanair a annoncé que les pertes provoquées par ces deux jours de grève contraignaient la compagnie à réduire sa flotte à Dublin de 20%, menaçant ainsi 300 emplois, 100 pilotes et 200 membres du personnel.
L’affaire Benalla fait trembler l’Elysée
L’affaire éclate à la suite d’une vidéo tournée le 1er mai aux alentours de 20h, où un homme casqué s’en prend avec violence à deux jeunes gens qui avaient auparavant jeté des projectiles sur des CRS. Cet homme n’est autre qu’Alexandre Benalla, chargé de sécurité d’Emmanuel Macron à l’Elysée ; il n’est donc pas policier, contrairement à ce que son équipement semble indiquer. Selon l’Elysée, Alexandre Benalla se trouvaient avec les CRS « pour voir comment se gérait une grande manifestation« .
Le lendemain de la première diffusion de la vidéo, le jeudi 19 juillet, l’exécutif prend des mesures, et déclare avoir mis à pied Alexandre Benalla dès le 4 mai. Néanmoins, l’homme de sécurité de Macron a été aperçu lors de différents événements, comme l’enterrement de Simone Veil, ou proche du bus des Bleus lors de leur victoire. De son côté, Gérard Collomb annonce avoir saisi l’IGPN (la police des polices).
Le vendredi 20, Benalla est placé en garde à vue, alors même que l’Elysée affirme avoir engagé une procédure de licenciement. Le dimanche, il est mis en examen pour plusieurs motifs : violences en réunion, immixtion dans l’exercice d’une fonction publique, port sans droit d’insignes réglementés et recel de détournement d’images, et pour recel de violation du secret professionnel.
La Commission d’Enquête de l’Assemblée a donc auditionné plusieurs ministres. Gérard Collomb se dédouane de toute responsabilité, et déclare ne pas connaître Alexandre Benalla. Deux motions de censure seront déposées mardi, des Républicains d’une part et d’une coalition de gauche, en vue de mettre en cause la responsabilité du gouvernement dans l’affaire Benalla.
Cette affaire n’est pas sans effet sur la popularité d’Emmanuel Macron, tout juste passé sous la barre des 40% de popularité.
600 migrants pénètrent le territoire espagnol dans la violence
Ils sont 600 sur les 800 prétendants à y être parvenus. Jeudi 26 juillet, des migrants venus d’Afrique sont entrés en Espagne, à Ceuta. Jets d’excréments et de chaux vive, utilisation de sprays enflammés, de pierres et de bâtons, ils ont utilisé « une méthode qu’ils n’avaient jamais utilisée avant » a déclaré José Cobo, porte-parole de l’Association espagnole de gardes civils (AEGC). La garde civile a dénoncé ces « méthodes virulentes ». Sur les 800 qui ont tenté de pénétrer le pays, une centaine a été interceptée par la police marocaine tandis que les autres ont été arrêtés par les agents espagnols. En tout, 15 agents ont été blessés et 16 migrants ont dû se rendre à l’hôpital pour blessures aux mains et aux jambes après avoir escaladé la clôture. C’est l’ « assaut » le plus violent depuis février 2017 quand plus de 850 personnes avaient réussi à entrer à Ceuta.
L’Europe en flammes
Comme chaque été, nombreuses sont les forêts européennes en proie aux incendies. Ces feux, dont l’origine est parfois criminelle, ravagent non seulement la végétation, mais également les habitations, laissant une population dévastée par la catastrophe. Cette année, deux pays sont particulièrement touchés, la Grèce et, plus surprenant, la Suède.
En Grèce, le village de Mati dans la région d’Athènes, station balnéaire réputée, se retrouve progressivement rayée de la carte. Ceux qui ont pu fuir avant l’arrivée des flammes sont hébergés en urgence, mais ont tout perdu, des affaires personnelles aux simples papiers d’identité. D’autres n’ont pas eu cette chance, des habitants ont sauté en mer pour échapper aux flammes.
Chaque jour, les familles continuent de chercher leurs proches dont ils sont sans nouvelle. Peu les retrouvent en vie. Parmi les victimes, la Grèce s’est particulièrement émue du sort tragique des jumelles Sofia et Vassiliki, 9 ans à peine. Le bilan est pour l’instant estimé à 91 victimes, un chiffre qui pourrait encore s’alourdir dans les jours à venir. Si la chaleur et la sécheresse sont des causes évidentes pour expliquer l’origine des incendies, la police suspecte toutefois une intervention humaine dans certains cas. Le gouvernement a quant à lui fait appel à ses partenaires européens pour lutter contre le feu. On dénombre une soixantaine de pompiers européens envoyés en renfort sur place.
« A qui la faute »: la polémique enfle en Grèce après les feux, le bilan s’alourdit à 87 morts, tandis que le gouvernement tente de se dédouaner en désignant une piste criminelle et met en cause des décennies d’urbanisme anarchique https://t.co/shgStkCThJ par @catboitard #AFP pic.twitter.com/RWYwO7JYBo
— Agence France-Presse (@afpfr) 27 juillet 2018
Au nord de l’Europe, la Suède doit également affronter une vague d’incendies sans précédent. Ce pays peu habitué à ces phénomènes s’est ainsi retrouvé démuni face à l’ampleur des feux. On dénombre une trentaine d’incendies toujours en activité, certains s’étendent même jusqu’en Laponie, au-dessus du cercle polaire. Pour en venir à bout, c’est toute l’Europe qui s’est mobilisée, la Suède n’étant pas suffisamment équipée pour faire face à un tel phénomène. L’Italie, l’Allemagne, la Norvège, la Pologne et la France ont envoyé plusieurs contingents de pompiers pour aider leurs collègues suédois.
Au-delà du danger couru par les habitants, ces feux ont également relancé le débat sur la nécessité d’agir face au réchauffement climatique. En effet, la Suède fait face à une sécheresse inédite, peu de pluie depuis le mois de mai et un thermomètre dépassant régulièrement les 30 degrés inquiètent les habitants.
Marianne Chenou, Marie Sénéchal & Mathilde Piriou-Guillaume