Vendredi 25 janvier 2013, les Ministres du Redressement productif et de l’Enseignement supérieur, Arnaud Montebourg et Geneviève Fioraso, ainsi que le Secrétaire d’Etat chargé des Transports, Frédéric Cuvillier, se sont rendus sur le site d’Airbus à Toulouse, entérinant la création de nouvelles structures pour redynamiser la filière aéronautique.
Une bouffée d’air frais. Le secteur aéronautique, hier encore en bonne santé, subit les affres d’une croissance française molle. Supplanté sur la scène internationale par son concurrent américain Boeing en 2012, Airbus prend la deuxième place du podium. La première fois depuis dix ans.
Face à ces résultats, le constructeur a choisi d’investir pour soutenir le développement des PME et des ETI (entreprises de taille intermédiaire) sous-traitantes du secteur aéronautique. Les dirigeants du groupe, en présence d’Arnaud Montebourg, de Frédéric Cuvillier et de Geneviève Fioraso, ont alors validé la création du fond d’investissement Aerofund 3. 150 millions d’euros de financement, qui s’ajoutent aux 105 millions déjà investis dans la filière dans le cadre d’Aerofund 1 et 2, ratifiés en 2004 et 2008. Les contributions s’élèvent à 40 millions d’euros pour Airbus, 60 millions pour la Caisse des Dépôts et Consignations, 30 millions pour le groupe Safran et 10 millions chacun pour EADS et Eurocopter. A terme, l’objectif est de doubler le montant du fonds, en le faisant passer à 300 millions d’euros.
Revaloriser le secteur industriel
« Engagez vous qu’il disait, c’est le moment », lance Arnaud Montebourg, dans un éclat de rire. La création d’emplois dans le domaine industriel reste son cheval de bataille. Il annonce fièrement 500 postes en attente et rappelle la création de 13 000 emplois pour le groupe Airbus en 2011. Un espoir pour le secteur secondaire français.
C’est à ce moment là que la ministre de l’Enseignement supérieur entre en scène. A Toulouse, elle est venue annoncer le lancement du commissariat à l’énergie atomique (CEA Tech), chargé de développer des procédés génériques nécessaires à de nombreux champs industriels. 300 chercheurs spécialisés dans les innovations technologiques devront alors être recrutés sur le site. Leur mission : la maîtrise des matériaux et la recherche sur les biocarburants.
A l’heure où le secteur automobile bat de l’aile, l’industrie aéronautique semble donc avoir trouvé une alternative: redynamiser la filière en s’appuyant sur les PME sous-traitantes ainsi que sur la recherche-développement, afin d’accentuer le poids de l’industrie aéronautique dans l’économie française. Décision accueillie favorablement par le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg. « Lorsque la France industrielle est faible, elle se renforce ; lorsqu’elle est forte, elle pousse ses forces ». Une déclaration optimiste qui devra faire face à la réalité économique.
Camille Wormser