Ces dernières semaines étaient agitées pour le pouvoir : mauvais chiffres de l’emploi, défaite électorale, déficit qui dérape. Mais tout de même 18 milliards d’euros de contrats ont été signés avec la Chine, et le Conseil constitutionnel a validé la loi Duflot. Retour sur l’actu économique de ces deux dernières semaines.
La loi Duflot jugée constitutionnelle
« La validation de toutes les mesures de la loi #ALUR par le @Conseil constit va permettre de changer la vie des français #promessestenues« . Ainsi s’exprimait la ministre de l’égalité des territoires et du logement sur Twitter, jeudi 20 mars. La loi pour un accès au logement et un urbanisme rénové prévoit notamment un mécanisme d’encadrement des loyers. La disposition est contestée par beaucoup de propriétaires et par certains professionnels de l’immobilier. Elle prévoit, en fonction des biens et de leur emplacement, un plafond et un plancher calculés par rapport au loyer au mètre carré médian hors charges. Une trentaine d’agglomérations seront concernées par ce dispositif.
La loi Florange rejetée
Le conseil constitutionnel rejette les principales dispositions. Il juge ces dispositions « contraires à la liberté d’entreprendre et au droit de propriété« . Il s’agissait là d’une des mesures phares du programme du candidat socialiste, qui a été remaniée et malmenée pendant les débats parlementaires. La loi prévoyait des amendes, (jusqu’à 20 fois le SMIC par emploi supprimé) lorsque les entreprises fermaient des sites rentables. Le conseil, saisi par les députés UMP vient « censurer la démagogie de François Hollande » estimait Luc Chatel sur France Inter. Edouard Martin, le syndicaliste CFDT d’ArcelorMittal à Florange, dont la loi porte le nom de l’usine désormais fermée, et candidat pour la région Grand Est aux européennes sous les couleurs socialistes, a exprimé sa « colère » vis-à-vis des élus UMP : « En quoi ont-ils défendu l’intérêt général ?«
Visite du président chinois en France
Xi Jinping était à Lyon et à Paris la semaine dernière. L’enjeu pour la France était de rééquilibrer la balance commerciale déficitaire. L’an dernier, la France a importé pour 41 milliards, alors que les exportations à destination de la Chine ne s’élèvent qu’à hauteur de 15 milliards. La visite a été l’occasion de formaliser le rapprochement entre Dongfeng et PSA. Le constructeur automobile chinois vient au secours de Peugeot en en prenant le contrôle financier. La visite a aussi permis de signer pour 18 milliards d’euros de contrats : achats d’avion Airbus, levée des restrictions sur les vins et les fromages français. « De l’emploi, de la croissance et surtout des perspectives d’ampleur pour les années qui viennent » a déclaré François Hollande. Cinquante accords commerciaux ont été signé dans une ambiance feutrée : tapis rouge, garde républicaine, dîners gastronomique à l’Élysée et à Versailles.
« J’ai entendu votre message«
Ce sont les propos du président de la République, prononcés lors d’une allocution, en réponse à la défaite des socialistes aux élections municipales ce lundi à 20 heures. Au cours de cette allocution, dans laquelle il confirme avoir nommé Manuel Valls premier ministre, M. Hollande a annoncé une « baisse rapide des cotisations payées par les salariés« , ainsi qu’une diminution des impôts d’ici à 2017. Reste à savoir comment ce « pacte de solidarité » sera financé.
Le chiffre : 87,6 milliards d’euro
C’est le solde du déficit public 2013, qui s’élève à 4,3 % du produit intérieur brut (PIB : le total de toute la production réalisée par les entreprises françaises). Ce chiffre représente l’écart entre les recettes fiscales et les dépenses publiques. Malgré une hausse de la pression fiscale de 0,9 points (le taux de prélèvements obligatoires s’établit désormais à 45,9 %), le ratio déficit public sur PIB est loin de l’objectif de 3 % que ciblait le président de la République. En 2012, ce taux s’élevait à 4,9 %. Ces mauvais chiffres laissent présager de nouvelles coupes dans les dépenses publiques. Le 15 avril prochain, le gouvernement devrait dévoiler le contenu d’un plan visant à réaliser 50 milliards d’euros d’économies.
Marvin Nsombi