Le président des États-Unis a proposé 23 mesures réglementaires pour encadrer le commerce des armes et prévenir de nouvelles fusillades dans le pays.
Un mois après le massacre survenu dans une école primaire de Sandy Hook (Connecticut), où vingt-sept personnes dont vingt enfants ont trouvé la mort, le président américain Barack Obama a présenté son plan pour un renforcement du contrôle des armes à feu. A quatre jours de son investiture pour un second mandat, il entend marquer un tournant pour mettre fin aux fusillades à répétition dans le pays.
Reprenant les propositions de son vice-président Joe Biden, il souhaite notamment interdire les armes d’assaut, comme le fusil semi-automatique Bushmaster utilisé par le tueur Adam Lanza à Sandy Hook. Ce type d’armes avait déjà fait l’objet d’une interdiction entre 1994 et 2004, suite à une loi votée sous l’administration de Bill Clinton. Le fusil d’assaut Bushmaster a fait de nombreuses victimes en 2012. C’est l’arme dont s’était servi James Holmes qui avait ouvert le feu dans un cinéma du Colorado, à Aurora, l’été dernier, faisant douze morts. William Spengler Jr. a aussi eu recours au Bushmaster de calibre .223 pour tuer deux pompiers après avoir mis le feu à sa maison et à une voiture dans l’Etat de New York, le 24 décembre. Jacob Tyler Roberts a quant lui mis fin à la vie de deux personnes dans un centre commercial de l’Oregon au début de mois de décembre, avec un Bushmaster AR-15.
Des mesures soumises à l’approbation du Congrès
Outre les armes d’assaut, Barack Obama préconise l’interdiction des chargeurs de munition à grande capacité, soit plus de dix cartouches. Toute vente d’armes serait désormais soumise à une vérification de l’identité et du casier judiciaire de l’acheteur par consultation du fichier de la police fédérale. Les achats réalisés en magasins ou chez des armuriers obéissent déjà à ce contrôle. Mais environ 40% des ventes d’armes s’effectuent sur Internet et lors des nombreuses foires aux armes, jusque-là sans aucune vérification des antécédents judiciaires et psychiatriques des acquéreurs. La base de données du FBI doit être revue et améliorée pour permettre un contrôle efficient des acheteurs et une meilleure transmission des informations entre les polices locales et le FBI.
Le président américain compte punir ceux qui achètent des armes pour des personnes n’ayant pas le droit d’en posséder et prône un renforcement de la législation contre le trafic. Il souhaite le lancement d’une campagne nationale de sensibilisation et de responsabilisation des détenteurs d’armes à feu. Concernant l’école, son plan prévoit une formation spécifique pour des policiers et responsables d’établissements à des situations d’urgence face un tireur. Il met aussi l’accent sur le suivi des personnes souffrant de troubles mentaux, avec, entre autres, des fonds pour assurer la formation de psychologues et de conseillers.
Ces mesures doivent être approuvées par le Congrès. Le bras de fer ne fait que commencer, alors que la NRA, puissant lobby américain pro-armes, compte mener « le combat du siècle » contre le plan du président Obama. L’interdiction des armes d’assaut est loin d’être gagnée. Comme lors de la loi votée en 1994, cette mesure risque, dans tous les cas, de ne pas s’appliquer de manière rétroactive.
Thomas Chenel