La course présidentielle tend vers sa fin : Donald Trump et Hillary Clinton ont moins de deux mois pour convaincre les électeurs de les soutenir. Si le candidat républicain a l’impopularité la plus élevée de toutes les élections américaines, ce n’est pas pour autant qu’il n’a pas d’appui à sa campagne. Malgré l’abandon d’une partie des républicains, leur représentant est toujours supporté par le parti et les États fréquemment électeurs du groupe politique ne sont pas perdus.
A la conquête des oubliés
Donald Trump a établi une stratégie électorale pour obtenir les voix de ceux qui sont appelés la « silent minority » (« minorité silencieuse ») ou les « white trash » (« ploucs blancs ») : il tient ses meetings dans les villes qui connaissent des difficultés économiques importantes, comme Beaumont dans le Texas ou dans certaines villes d’Ohio et de Pennsylvanie. La population de ces villes est en majorité des cols bleus, des ouvriers, des chomeurs, des vétérans, des pauvres, des blancs aux valeurs sudistes et souvent oubliée des médias et des politiques. La visite de Trump dans des endroits habituellement négligés par les candidats et ses promesses de baisser les impôts font écho à leur situation et les rend enclins à voter pour lui. Il est présenté dans ses meetings comme un candidat proche du peuple, apprécié car il n’est pas politicien. Il se voit alors apporter le soutien d’une population qui cherche à avoir un représentant à leur image, qui travaille.
Le soutien de groupes controversés
S’il touche surtout la classe prolétarienne fâchée avec les élites, son électorat s’étend aussi sur une partie de la classe moyenne voire aisée, attachée au droit de la constitution américaine (« The Bill of Rights« ) de posséder et de porter des armes. Hillary Clinton souhaitant poursuivre le projet du président sortant de restreindre le port d’armes à feu, le candidat républicain s’attire le soutien des groupes pro-armes comme la National Rifle Association (NRA), qui tâche depuis sa création en 1871 de promouvoir les armes à feu et de défendre le second amendement. Donald Trump, par sa pensée populiste, nationaliste, raciste et xénophobe s’assure aussi l’appui du Ku Klux Klan. L’ancien leader de l’organisation suprématiste blanche fondée en 1865 a affirmé en février dernier que voter contre Trump était « une trahison envers notre héritage« .
La main forte de personnalités très visibles ?
Le candidat républicain parvient à capter les démocrates souhaitant un changement dans la politique américaine, mais aussi une partie du lectorat propre aux démocrates : les femmes. Il s’agit pour la grande majorité de femmes « parées de bijoux, aux idéologies changeantes et encore moins attachées que lui au politiquement correct » (Politico). Elles font partie de l’élite américaine, proche acteurs financiers et politiques du pays, et qui malgré les propos sexistes envers les femmes proférés par le leader du parti, le soutiennent de manière très virulente sur les réseaux sociaux et dans la presse. Cependant, Donald Trump est supporté par des personnalités plus inattendues. Dans un entretien de la BBC, il se vante que le président russe, Vladimir Poutine, le « traite avec un grand respect », alors que les relations entre les deux pays ne sont pas au beau fixe. Plus controversé, le milliardaire américain est aussi suspecté d’être proche de Dennis Rodman, ami avec le dictateur nord coréen Kim Jong-un et d’être soutenu par le groupe nazi American Nazi Party crée en 1949 et dirigé par Rocky Suhayda, suprémaciste et séparatiste, comme diffusé par Buzzfeed : l’élection de Donald Trump présenterait « une réelle opportunité pour les personnes comme les nationalistes blancs« .
Après moult dérapages, il cherche à gagner les électeurs de centre gauche, les démocrates déçus des deux mandats de Barack Obama mais aussi les minorités ethniques, comme la communauté afro-américaine en assistant à un office religieux à Détroit (Michigan).