Depuis le 10 avril 2013, le député Jean Lassalle s’est lancé dans une marche à travers la France pour aller « à la rencontre des citoyens qui le souhaiteraient. » Nous l’avons accompagné durant une de ses étapes dans la métropole lilloise.

WP_20130511_003

 

La démarche de Jean Lassalle est très simple. Chaque jour, il parcourt quelques kilomètres en marchant, s’arrêtant pour écouter les citoyens qui souhaitent échanger avec lui. Si ce mode de fonctionnement permet une grande spontanéité, il présente toutefois un petit inconvénient : il peut s’avérer difficile de localiser précisément le député pour l’accompagner dans sa marche. Un itinéraire est certes prévu sur son site Internet mais chaque rencontre peut amener une modification du programme prévu.

Après quelques échanges téléphoniques avec des contacts de la branche locale du Modem, nous voilà donc dans une voiture avec quelques jeunes militants du parti centriste à la recherche du « député qui marche ». Au terme d’une heure de recherche dans les villes environnantes, nous réussissons finalement à localiser Jean Lassalle vers 18h20 dans la petite ville de Vendeville. Le député s’était arrêté chez un particulier qui lui avait proposé de prendre un café. Il arrive en marchant, reconnaissable de loin grâce au béret qu’il porte fièrement. Il est accompagné de deux membres d’une section locale du Modem chargés de le guider.

La ville abrite une église dédiée à sainte Rita et Jean Lassalle en profite pour assister à une partie de la messe. Avec humour, il explique à la sortie qu’il avait rencontré auparavant des communistes et qu’il faut bien équilibrer. Cette petite pause dans la marche permet à son assistante Isabelle de lui expliquer les changements de dernière minute dans le programme de la journée. Il semblerait qu’il soit un peu en retard sur l’horaire prévu. Un entretien convenu avec un journaliste local va devoir être reporté au lendemain matin.

Le député reprend sa route à pieds pendant que quelques uns de ses accompagnateurs repartent en voiture à la recherche d’un élément indispensable, une nouvelle paire de chaussures pour Jean Lassalle.

 

Une démarche « apolitique » ancrée toutefois dans une véritable action politique

Sur le chemin, le « député qui marche » explique cette volonté de traverser la France à la rencontre des citoyens. Il avoue sa peur initiale, ses hésitations. « Je cherchais tous les prétextes » [pour ne pas le faire], déclare-t-il. Au final, il semble satisfait de son choix. « C’est beaucoup plus facile que j’ai pu l’imaginer. »

Il insiste sur le fait que sa démarche est totalement apolitique, dans le sens « non-partisane ». Il ne veut pas être récupéré par un parti ou un autre. Il admet d’ailleurs que le fait qu’il soit un député non-inscrit simplifie sa démarche.

Cependant, il reconnait – et revendique – que cette marche est un acte politique, non pas dans le sens de la « politique politicienne » mais dans celui de l’action citoyenne. Il veut écouter ce que les citoyens ont à dire, quelles que soient leur origine sociale et leur appartenance politique. Il est frappé par « le faible nombre de gens qui ont l’habitude de se réunir », par le « sentiment de frustration » des personnes qu’il rencontre, notamment à l’égard des élus nationaux. Jean Lassalle n’est pas là pour proposer, il est là pour écouter, pour permettre à ceux qui dialoguent avec lui d’exprimer leur frustration. Il a d’ailleurs mis en place un système de cahiers de doléances pour permettre aux citoyens de s’exprimer.

IMAG0235

Une succession de rencontres diverses

Le trajet de Jean Lassalle est rythmé par des rencontres. Ici, deux camionneurs d’Europe de l’Est qui semblent un peu surpris que quelqu’un les salue. Là, une élue locale qui passe et qui a reconnu le député.

En début de soirée, une rencontre est organisée dans un café de Lille avec un adjoint socialiste de la mairie. L’échange avec le député centriste est cordial. Jean Lassalle explique sa démarche. Son interlocuteur évoque la ville de Lille, les événements culturels qui s’y déroulent. La conversation glisse vers le sujet du football, du rugby, ainsi que sur quelques anecdotes concernant les journalistes ayant accompagné le député sur certaines étapes de son parcours.

La patronne du bar est très fière d’annoncer à tout nouvel arrivant qu’elle accueille le « député qui marche », qui se retrouve à discuter par hasard avec Patrick Keil, le juge qui a instruit l’affaire Festina.

Il est près de 22 heures lorsque Jean Lassalle arrive dans le centre de Lille. Faisant preuve d’humour, il s’amuse à se faire photographier, accompagné de quelques militants Modem, devant l’hôtel Carlton, ou à se joindre à un groupe d’étudiants étrangers qui chantent. Il discute avec plusieurs passants, distribuant un document qui explique sa démarche.

La soirée se finit dans une brasserie locale. Les conversations tournent autour du programme du lendemain mais aussi des prochaines municipales. Jean Lassalle est visiblement fatigué après ses longues marches. Au moment de partir, alors qu’il est minuit et demi et que la journée du lendemain s’annonce chargée, il se met toutefois à discuter avec un groupe de sportifs d’un club de natation qui mangent à une table voisine. Une rencontre de plus qui jalonnera le trajet du « député qui marche ».

David Bolton

Photos: B.R. et D.B. pour ParlonsInfo.