Le 14 décembre, Jean Lassalle a terminé son tour de France à la rencontre des Français. Après 8 mois de marche, des milliers de kilomètres parcourus et de nombreuses rencontres dans tout le pays, le « député qui marche » a officiellement clos son parcours en arrivant à son lieu de départ, l’Assemblée nationale.
C’est place de la Concorde que Jean Lassalle avait donné rendez-vous à ses sympathisants et aux journalistes pour l’accompagner dans les dernières centaines de mètres le séparant de son lieu de départ et d’arrivée, l’Assemblée nationale. Sous les yeux étonnés de touristes, le député des Pyrénées-Atlantiques a été accueilli par près d’une centaine de sympathisants dont certains arboraient des écharpes orange aux couleurs du MoDem, voire des bonnets rouges.
« Beaucoup de résignation et de désespoir » mais aussi « beaucoup d’espoir »
Visiblement ému, le député a démarré le weekend qu’il compte consacrer à une restitution et des débats – avec tout citoyen qui souhaite y participer – par un point presse. Durant un long discours, il a tenu à expliquer sa démarche, celle qu’il décrit comme étant « l’acte le plus politique » de sa vie. Il décrit sa peur d’être vu comme « le député atypique« , « le pseudo-champion de la com’« , mais aussi son intime conviction qu’il fallait « rencontrer tous les citoyens« .
Ce qui est ressorti des diverses rencontres qu’il a faites sur le chemin n’est pas forcément réjouissant. « Je crois qu’il faut qu’on dise la résignation, l’absence de futur qui marque le cœur de l’immense majorité de nos concitoyens aujourd’hui » a déclaré Jean Lassalle pour qui « le danger est là. » Il précise: « Je pense au vote massif désespéré aux extrêmes. Je pense aux désordres. »
Face à ce constat alarmant, le député garde toutefois une lueur d’espoir. Parmi les personnes rencontrées, il dit avoir aussi senti « une grande volonté de construire sans violence. » Il prône une reconstruction par le bas, « une égalité des chances sur tous les territoire« . Pour lui, l’espoir peut l’emporter à condition qu’il y ait un changement d’attitude, notamment parmi les dirigeants politiques. « Nous gagnerions tous à un peu plus de modestie et d’engagement » admet-il en précisant que le gouvernement doit « se mettre à la bonne hauteur » et qu’il « n’est pas nécessaire que l’opposition hurle. »
« Trouver les moyens de réensemencer sur l’ensemble du territoire »
Jean Lassalle voit sa marche comme une première étape. Tout au long de son périple, il a encouragé tous ceux qu’il rencontrait à remplir des « Cahiers de l’Espoir », des sortes de cahiers de doléances qu’il compte compiler pour en faire un rapport. Il se donne deux mois pour écrire ce rapport qu’il remettra au président de la République.
Si sa marche s’est cantonnée à l’hexagone et à la Corse, et que son rapport ne sera donc pas forcément très représentatif de la France ultra-marine, il n’a pas oublié les DOM-COM. Interrogé quant à la possibilité de voyages dans la France d’Outre-Mer, il ne semble pas encore s’être décidé. « Paris ne s’est pas construit en un jour », nous explique-t-il. Pour l’instant, il se concentre sur la préparation de son rapport. Tout en reprenant dès mardi sa place sur les bancs du Palais Bourbon.
David Bolton
Photos: D.B. pour ParlonsInfo