Suite à la débâcle des socialistes aux élections municipales, François Hollande a annoncé un changement de Premier ministre ce lundi 31 mars.
C’est au cours d’une courte allocution enregistrée à l’Élysée que François Hollande a pris acte du « mécontentement » et de la « déception » exprimés par les Français lors des deux tours des élections municipales. Il a aussi annoncé la nomination de Manuel Valls pour remplacer Jean-Marc Ayrault au poste de Premier ministre.
Pas de grandes surprises
L’annonce de l’accession de l’ancien ministre de l’Intérieur au poste de Premier ministre ne relève pas d’une grande surprise. Les rumeurs autour d’un éventuel remaniement ne cessaient de croître, et Manuel Valls faisait partie des favoris. L’option d’un gouvernement resserré – « un gouvernement de combat » – était aussi sur la table depuis quelques mois.
Du point de vue des annonces politiques, aucune surprise n’est à noter. Le président s’est essentiellement contenté d’envoyer des signes d’apaisement à ses détracteurs tout en maintenant une « constance dans le cap ».
François Hollande a ainsi envoyé un signal aux entreprises en promettant de tout faire pour qu’elles parviennent à créer des emplois. Évoquant à nouveau le « pacte de responsabilité« , il a annoncé « moins de charges sur les entreprises, en particulier sur les bas salaires » tout en exigeant en contrepartie « plus d’embauches et plus d’investissements« .
A ce « pacte de responsabilité« , le président de la République a fait correspondre un « pacte de solidarité« , mettant l’accent sur l’éducation, la sécurité sociale et la santé, mais aussi sur le pouvoir d’achat. Pour améliorer le pouvoir d’achat des Français, il mise sur une réduction – à terme – des impôts et « une baisse des cotisations payées par les salariés« .
De telles promesses pouvant alarmer les instances européennes, François Hollande s’est empressé d’annoncer la mise en œuvre d’un « programme d’économies budgétaires » et qu’il déclare être « plus juste et plus efficace. »
Le président de la République a aussi profité de son allocution pour tendre une main aux écologistes – mentionnant la nécessité d’une « transition énergétique » – qui, bien que participant à la majorité au pouvoir, se sont régulièrement exprimés à l’encontre de certaines décisions gouvernementales.
L’appel à « [l’]apaisement » et au « rassemblement » par lequel le chef de l’État conclut son court discours peut être vu comme une réponse à peine voilée tant aux réussites électorales du Front national lors des élections municipales qu’aux déclarations récentes de son prédécesseur à la présidence de la République, Nicolas Sarkozy.
Quid du remaniement?
Somme toute, la principale incertitude des jours à venir, c’est celle de la composition du gouvernement. On sait d’ores et déjà que le nombre de ministres sera réduit et que les ministres EELV Cécile Duflot et Pascal Canfin ne souhaitent pas y participer. Ce qui ne voudrait pas pour autant dire qu’aucun écologiste ne participera au gouvernement.
Quoi qu’il en soit, il sera intéressant de savoir si Manuel Valls réussira à y imposer ses proches, l’enjeu étant essentiellement l’équilibre entre François Hollande et son nouveau Premier ministre.
David Bolton