Parlonsinfo vous propose, en ce dimanche soir, de revenir sur ce qui a marqué l’actualité de cette première semaine de février, en France et dans le monde.
Discours sur l’état de l’Union, bilan et politiques à venir
Le président américain Donald Trump a donné mardi 30 janvier son premier discours sur l’État de l’Union devant le Congrès. Durant ce célèbre discours annuel, le président doit présenter son programme pour l’année. 45,6 millions de personnes étaient devant leur écran.
Donald Trump a abordé plusieurs thématiques dont l’économie, l’immigration ou encore le terrorisme. Il a notamment souligné une baisse d’impôts, « la plus grosse de l’histoire », mais aussi un taux de chômage au plus bas pour les Afro-américains. En ce qui concerne l’immigration, et dans le « contexte du terrorisme », il a annoncé sa volonté d’en finir avec la loterie des visas et le rapprochement familial (restreint à l’avenir aux conjoints et aux enfants mineurs uniquement), et de privilégier un système d’immigration basé sur le « mérite » avec des travailleurs qualifiés désirant travailler, qui contribueraient à la société et aimeraient le pays. Enfin, Trump a mis l’accent sur l’unité du pays et la nécessité de mettre les différends de chacun de côté pour le bien de la nation, car « ensemble, nous pouvons tout accomplir ».
Mathieu Gallet, président de Radio France, démis de ses fonctions
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) a rendu sa décision mercredi 31 janvier après deux mois de procès : elle met fin aux fonctions de Mathieu Gallet comme président de Radio France à seize mois de la fin de son mandat. Cette décision fait suite à la condamnation de Gallet le 15 janvier à un an de prison avec sursis et 20 000 euros d’amende. Anticor (association d’élus et de citoyens luttant contre la corruption) avait porté plainte contre Gallet pour « favoritisme » alors qu’il était directeur de l’Institut national de l’audiovisuel (INA). Une enquête a ensuite été ouverte pour favoritisme sur deux contrats, l’un avec le cabinet Roland Berger (2013), l’autre avec la société Balises (septembre 2012-juin 2014).
Il faudra attendre au moins six mois avant qu’un nouveau président soit nommé par le CSA. C’est Jean-Luc Vergne, un administrateur de Radio France qui assurera l’intérim en attendant cette nouvelle nomination.
Les nominations pour les César 2018 sont tombées !
La cérémonie des César, présidée cette année par Vanessa Paradis, aura lieu le 2 mars prochain à la salle Pleyel (Paris). C’est Manu Payet qui la présentera.
Cette année, les nominés pour le César du meilleur film sont
– 120 battements par minute, de Robin Campillo
– Au revoir là-haut, d’Albert Dupontel
– Le Sens de la fête, d’Olivier Nakache et Eric Toledano.
– Barbara, de Mathieu Amalric
– Le Brio, d’Yvan Attal
– Patients, de Grand Corps Malade (Fabien Marsaud) et Mehdi Idir
– Petit paysan, d’Hubert Charuel
Pour le reste, les catégories sont les mêmes que d’habitude : sont récompensés les meilleur.e.s espoirs féminin et masculin, les acteur.trice.s de second rôle, les costumes, le son, les décors, le montage, la photo, la musique originale, la réalisation, le scénario, le court métrage, le film étranger, le film d’animation… Un nouveau prix fait toutefois son apparition, le César du public récompensera le film français ayant réalisé le plus d’entrées au cinéma en 2017.
Les manifestations contre la sélection à l’université
Des étudiants ont manifesté jeudi 1er février à travers la France pour dénoncer le projet de loi de réforme d’accès à l’université. À l’appel des syndicats d’étudiants, de lycéens et de l’éducation, ces manifestations avaient pour but de contester la « sélection à l’université » : en effet, le gouvernement souhaite fixer des « compétences attendues » par filière. Cela pourrait permettre de classer tous les candidats postulants et surtout, de refuser des candidats dans des filières surchargées. Les étudiants les moins bien classés pourraient également être invités à suivre un parcours de remise à niveau. Plusieurs étudiants et lycéens dénoncent ce processus qui leur semble être un premier pas vers un enseignement supérieur élitiste, oubliant la vocation première de l’université : laisser sa chance à tous.
Cependant, les cortèges étaient relativement parsemés, quelques centaines de manifestants dans les grandes villes et un pic de 2400 étudiants à Paris, selon Le Monde. Malgré une relative opposition au projet, ils sont peu à s’être mobilisés dans la rue. Un nouveau rassemblement est prévu pour mardi et les syndicats espèrent amplifier la mobilisation.
Human Flow, documentaire engagé et nécessaire
L’artiste chinois Ai Weiwei a sillonné 23 pays à la rencontre d’exilés. Aujourd’hui dans le monde, 65 millions de personnes ont quitté leur terre d’origine à la recherche d’un avenir meilleur. Dans un contexte migratoire particulièrement tendu, entre révélations d’esclavagisme en Libye et circulaires gouvernementales polémiques en France, le documentaire d’Ai Weiwei croise avec douceur la route de victimes de guerres, du changement climatique, ou de discriminations. La crise migratoire n’est plus une masse informe d’hommes menaçants, mais le visage de familles, de femmes, d’enfants, d’êtres humains partis par nécessité, et qui se retrouvent coincés par les mesures politiques européennes responsables de la fermeture des frontières.
Cette semaine, environ 90 personnes ont été portées disparues après qu’un bateau a fait naufrage près des côtes libyennes. Seules trois ont pu être secourues. Deux jours plus tard, le 4 février, seize cadavres de migrants subsahariens ont été retrouvés au large du Maroc. La Méditerranée, autrefois passerelle de cultures diverses, et l’Europe, autrefois terre d’accueil, pourraient à présent donner la nausée à tout humaniste convaincu.
L’affaire Alexia Daval
Mardi 30 janvier, Jonathann Daval est passé aux aveux : il a tué sa femme, Alexia, trois mois plus tôt, et élaboré toute une mise en scène. Le traitement médiatique de l’affaire ainsi que les propos de l’avocat du suspect, Me Schwerdoffer, ont été vivement critiqués. De nombreux articles n’ont pas hésité à reprendre de manière brute les tentatives de justification de ce dernier, insistant sur « la personnalité écrasante » d’Alexia ou évoquant l’acte meurtrier du mari comme « une erreur de trois ou quatre secondes« .
La secrétaire d’Etat chargée des inégalités hommes-femmes, Marlène Schiappa, n’a pas hésité à réagir, dénonçant sur RTL le caractère scandaleux de la défense de Jonathann Daval. Rappelons qu’en France, une femme est tuée tous les trois jours par son conjoint ou ex-conjoint, et que les violences domestiques et/ou sexuelles demeurent des crimes où la culpabilité pèse insidieusement sur la victime.
Lara Baranowski, Marianne Chenou & Marie Sénéchal