Parlonsinfo vous propose, en ce dimanche soir, de revenir sur ce qui a marqué l’actualité de cette première semaine de février, en France et dans le monde.
Visite d’Emmanuel Macron en Corse : hommage au préfet Erignac et réponses aux revendications des nationalistes
Trois jours après l’appel à la mobilisation des dirigeants nationalistes corses, le président français Emmanuel Macron s’est rendu sur l’île de Beauté. Au programme, hommage au préfet Erignac, assassiné vingt plus tôt par des nationalistes corses à Ajaccio, rencontre avec Gilles Simeoni (qui dirige l’exécutif) et Jean-Guy Talamoni (à la tête de l’Assemblée de Corse) et discours à Bastia.
Forts de leur victoire aux dernières élections territoriales en décembre dernier, les nationalistes espéraient beaucoup de la venue d’Emmanuel Macron en Corse. Mais le président français les a déçus avec cette « occasion manquée ». S’il s’est déclaré favorable à l’inscription de la Corse dans la Constitution et à la reconnaissance d’une identité corse, il s’est en revanche opposé à la coofficialité de la langue corse ainsi qu’au statut de résident corse (celui-ci devait instaurer l’obligation d’avoir vécu au moins cinq ans sur l’île pour pouvoir devenir propriétaire, un moyen de lutter contre la spéculation immobilière). Lors de l’hommage au préfet Erignac, Emmanuel Macron a rappelé la « lâcheté’ » des responsables de l’assassinat et a exclu toute amnistie pour les prisonniers politiques. Le président français s’est par ailleurs exprimé sur la délinquance et a annoncé une « tolérance zero », il s’est engagé à ce que l’intégralité de l’île soit équipée de maisons de santé pour faciliter l’accès aux soins médicaux et couverte en téléphonie mobile d’ici 2020.
Manifestations étudiantes contre la sélection à l’université
Ils étaient entre 2.400 et 10.000 à manifester à Paris, le jeudi 1er février 2018, contre les réformes du baccalauréat et de l’entrée à l’université. Ils étaient encore moins nombreux dans d’autres villes qui étaient aussi le théâtre d’une mobilisation, à Lyon, Bordeaux, Lille ou Strasbourg. Il y avait en grande majorité des étudiants, et quelques lycéens. Peu de chiffres sont sortis quant aux manifestations de ce mardi 6 février, l’événement ayant peu rassemblé.
Dans leurs communiqués, les lycéens et étudiants disent s’opposer plus précisément à :
«- A la sélectivité des Universités qui va à l’encontre du principe même d’une Université qui se doit d’être accessible à tous.
– Au nombre de places inadapté au nombre de demandes.
– A l’installation des prérequis qui entraînera certainement une année de licence supplémentaire et donc un coût supplémentaire pour les étudiants.».
Les actions ont été lancées à l’appel de syndicats enseignants et étudiants (Le Snesup-FSU (premier syndicat chez les enseignants du supérieur), l’Unef (organisation étudiante), l’UNL et le SGL (syndicats lycéens), les syndicats FO, la CGT, Sud et d’autres).
Un point de discorde concerne le renforcement de la sélection après le bac après la mise en place de la plateforme d’inscription baptisée « Parcours sup’ « . Quant à la réforme du bac, le projet qui sera présenté le 14 février devrait notamment proposer un examen ramené à cinq épreuves (dont celle de français en première et un grand oral en terminale), au lieu de dix à quinze actuellement, avec une place plus importante réservée au contrôle continu.
Révélations du magazine Ebdo: Nicolas Hulot visé par une plainte pour viol
Dès le jeudi 8 février, Nicolas Hulot a démenti des « rumeurs » sur le plateau de BFM TV. Le lendemain, le numéro 5 de l’Ebdo dévoilait une enquête menée par deux journalistes, Anne Jouan et Laurent Valdiguié. Il y est raconté qu’une femme souhaitant rester anonyme pour protéger sa famille connue a porté plainte en 2008 contre Nicolas Hulot pour des faits datant de 1997, donc prescrits. Elle décrit avoir subi à vingt ans un « acte contraint« , évitant consciemment le mot « viol ».
A Matignon, on soutient le ministre de la Transition écologique. Un communiqué est envoyé à la presse dans la matinée, peu de temps après l’interview. Et de préciser qu’Edouard Philippe a ainsi transmis à Nicolas Hulot « un message de soutien dans cette épreuve qui l’affecte, lui et sa famille« . En l’absence d’une mise en examen, l’Elysée a écarté jeudi toute démission du ministre de la Transition écologique.
L’article rappelle le principe de prescription, et se clôt sur une courte interview écrite de Nicolas Hulot où il nie les faits et leurs liens présumés avec son absence de candidature aux deux dernières présidentielles.
Les agriculteurs bloquent l’Occitanie et sont enfin reçus au ministère
Deux semaines après le début de leurs actions dans le Tarn-et-Garonne, les agriculteurs occitans commencent à obtenir gain de cause. Après avoir été reçus au ministère de l’Agriculture, le 7 février, ils comment à lever progressivement les barrages.
En effet, depuis le 24 janvier, ces derniers bloquaient une grande partie de l’A62 (Bordeaux-Toulouse), des sorties de La Réole (Gironde) à Eurocentre (Haute-Garonne). Après des actions coups de poing devant la préfecture de Montauban (Tarn-et-Garonne), les agriculteurs ont installé un campement à proximité de l’entrée de la rocade de la ville pendant deux semaines. Plusieurs tonnes de fumier ont été déversées sur l’autoroute et des pneus ont été brûlés plusieurs jours durant. D’autres blocages ont eu lieu dans l’Aude, sur l’autoroute A61 (Toulouse-Narbonne), avant une manifestation sur la rocade toulousaine.
Ils protestent contre le redécoupage territorial européen qui entraînerait une réduction de leurs aides, et ainsi les mettrait en difficulté. Difficilement audible dans les média, le désarroi de ces agriculteurs semble finalement avoir été entendu, non sans mal.
Les perturbations ont en effet été nombreuses pour les habitants de la région. Au-delà des difficultés de circulations sur la rocade et l’autoroute, le trafic SNCF a été perturbé. Les transports scolaires ont également dû être interrompus à plusieurs reprises en Tarn-et-Garonne, empêchant les élèves de se rendre en cours. Un lycée montalbanais a même dû reporter à deux reprises le bac blanc de philosophie.
Jeux Olympiques d’hiver 2018 : un rendez-vous pour insomniaques
Les JO 2018, c’est parti ! À PyeongChang en Corée du Sud, les sportifs de 93 pays vont concourir pour atteindre la plus haute marche du podium. Après une cérémonie d’ouverture sous un froid polaire, la compétition est lancée pour deux semaines d’épreuves. Au programme : biathlon, ski alpin, patinage artistique, curling, hockey sur glace et bien d’autres… Pas de nouveau sport au programme, mais certaines disciplines ont été rajoutées comme le Big air en snowboard ou encore le double mixte en curling.
Avis aux insomniaques ou aux passionnés, seuls les plus motivés d’entre vous pourront suivre les épreuves en direct. En effet, en raison du décalage horaire, les épreuves se déroulent de 1 h à 12 h heure française. L’intégralité des Jeux sera diffusée sur France Télévisions, avec une prise d’antenne de minuit à 18 h, ce qui permettra des séances de rattrapage.
Après ce premier weekend, un premier titre français est déjà au rendez-vous, celui de Perrine Laffont, 19 ans, en ski de bosses. Martin Fourcade a dû se contenter d’une 8e place au sprint, en raison en 3 fautes au tir, un échec bien éloigné de ce à quoi il nous a habitués.
La minute politique : la Corée du Nord a envoyé une délégation d’une vingtaine d’athlètes. La tension entre les deux pays est toujours maximale, mais un accord a été trouvé. Les deux pays ont en effet défilé ensemble lors de la cérémonie d’ouverture et concourent sous une seule et même bannière en hockey féminin. La sœur de Kim Jong-Un, le dirigeant nord-coréen, était présente à la cérémonie d’ouverture. Kim Yo-Jong s’est ainsi rendue pour la première fois en Corée du Sud et a invité le président sud-coréen à venir au Nord, pour une visite officielle.
Lara Baranowski, Marianne Chenou & Marie Sénéchal