Parlonsinfo vous propose, en ce dimanche soir, de revenir sur ce qui a marqué l’actualité de la semaine dernière, en France et dans le monde.
La manifestation des gilets jaunes dégénère sur les Champs-ÉlyséesActe II de la mobilisation. Après une semaine de blocage continu à travers la France, les gilets jaunes avaient appelé à une grande manifestation sur Paris. Si des militants ont témoigné pacifiquement de leur mécontentement face à la politique gouvernementale, des casseurs se sont infiltrés parmi le mouvement et ont voulu en découdre avec les forces de l’ordre.
Ces casseurs ont saccagé les Champs-Élysées, arrachant parfois des pavés du sol pour les jeter sur les CRS. De nombreux cafés ont également été pris pour cible, des tags ont recouvert des bâtiments à proximité.
Toutefois, de nombreux rassemblements se sont déroulés partout en France sans incident. Les chiffres du ministère de l’Intérieur évoquent 106 000 manifestants en France. Ces chiffres sont remis en cause par les partis d’opposition qui parlent de données « bidons ».
#NousToutes, la marche contre les violences sexuelles faites aux femmes à quant à elle réuni 12 000 personnes. Légèrement occulté par le mouvement des gilets jaunes, cette mobilisation est toutefois elle aussi très importante et s’accorde parfois très bien avec le mouvement citoyen. Pour preuve, à Montpellier, la marche #NousToutes a été accueilli en centre ville par une haie d’honneur des gilets jaunes.
« L’état végétatif irréversible » reconnu pour Vincent Lambert
Nouvelle étape dans la bataille judiciaire autour d’un éventuel arrêt des soins de Vincent Lambert, hospitalisé depuis dix ans suite à un accident de voiture survenu en 2008. Trois experts mandatés par le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, confirment dans un rapport datant du 18 novembre, l’« état végétatif chronique irréversible » de l’ancien infirmier psychiatrique, ne lui laissant plus d’« accès possible à la conscience ». Ils étaient chargés de se prononcer sur l’état du patient et son évolution depuis 2014, date de la dernière expertise officielle, avant l’éventuel déclenchement d’une procédure d’arrêt des soins, demandée depuis le 9 avril par le CHU de Reims, où Vincent Lambert est hospitalisé. Cette expertise avait été demandée par les parents Lambert, catholiques proches des milieux intégristes, et une partie de sa fratrie, qui considèrent que Vincent est « handicapé » mais a fait « des progrès ». Au contraire, Rachel Lambert se bat pour faire respecter la volonté de son mari qui, selon elle, n’aurait pas voulu d’acharnement thérapeutique, même si elle ne possède aucun document pouvant en témoigner.
Le rapport note que « la limitation extrême ou totale de ses capacités d’accès à la conscience, de communication, de motricité, d’expression de sa personnalité, l’altération irréversible de son image lui portent atteinte à un point qui n’est pas acceptable par lui-même et par son épouse et tutrice ». Vincent Lambert a été examiné à deux reprises, à seize heures d’intervalle, le 7 septembre au soir et lendemain matin, en présence des médecins et de de représentants des deux parties, qui se déchirent sur le sort du patient. « Vincent Lambert se trouve dans un état d’incapacité fonctionnelle psychomotrice totale en 2018 comparable cliniquement à celui enregistré en 2014 », ont tranché les experts en ajoutant que « des éléments minimes d’aggravation ont été enregistrés ». Cependant, ils rejettent l’accusation d’un « acharnement thérapeutique ou d’une obstination déraisonnable », élément-clé de la loi Claeys-Leonetti sur la fin de vie. A leurs yeux aussi, la condition médicale de Vincent Lambert « n’appelle aucune mesure d’urgence » et « il existe en France des structures pouvant l’accueillir jusqu’à sa disparition si le maintien au CHU de Reims s’avérait impossible pour des raisons autres que relevant de la simple technique médicale ». Les conclusions du rapport pourraient faire basculer l’audience prévue le 19 décembre vers un arrêt total des soins.
Le Black Friday s’installe toujours plus en France
Cette tradition américaine, qui évoque le vendredi au lendemain de Thanksgiving, marque généralement le début des achats de Noël avec de très grosses réductions proposées par les magasins. Depuis plusieurs années, le Black Friday arrive en France et il devient de plus en plus impossible d’y échapper.
Au-delà des magasins de vêtements et des grandes surfaces, principaux concernés, on voit fleurir les offres dans tous les domaines : technologie, automobile, jouets, avec des réductions pouvant aller jusqu’à 60 % de rabais. Aux États-Unis, on estime à 58 milliards de dollars le chiffre d’affaires de cette seule journée.
Cette année, de nombreuses ONG ont fait entendre un message divergeant, appelant à un Green Friday, pour limiter cette surconsommation de biens et penser à la planète. En effet, ces achats en ligne engendrent ensuite de fortes émissions de gaz polluants pour arriver jusqu’à leur destinataire par exemple.
Le Green Friday vise également à dénoncer la surconsommation croissante de nos jours, encouragée par ces opérations de vente à prix cassés. On estime qu’actuellement, on achète 60 % de vêtements en plus par rapport à l’an 2000. La Camif a notamment choisi de fermer son site le jour du Black Friday, proposant à ses clients de réfléchir à leurs achats.
Ghosn almost gone ?
Coup de tonnerre sur Carlos Ghosn. Lundi 19 novembre, le patron de l’alliance automobile Renault-Nissan a fait l’objet d’une arrestation à Tokyo, soupçonné de fraude fiscale. Le Franco-libano-brésilien de 64 ans aurait dissimulé ses revenus de président du conseil d’administration de Nissan à hauteur de 5 milliards de yens entre juin 2011 et juin 2015. Même constat pour les trois exercices comptables suivants selon les quotidiens nippons Asahi Shimbun et Nikkei, soit un total de 8 milliards de yens (62 millions d’euros) de revenus dissimulés aux autorités financières japonaises. Mais Carlos Ghosn a nié toute dissimulation de revenus et les malversations dont il est accusé, devant la chaîne de télévision publique japonaise NHK ce dimanche 25 novembre.
Jeudi 22 novembre, le conseil d’administration de Nissan a unanimement voté l’éviction de son président désormais poursuivi par la justice japonaise. Greg Kelly, bras droit de Carlos Ghosn et également visé par la justice, a lui aussi été démis de ses fonctions. Un « comité consultatif » sera créé et devra proposer des candidatures à ce poste, a indiqué Nissan dans un communiqué.
Le conseil d’administration de Renault a quant à lui confié, mardi 20 novembre, les rênes du groupe à Philippe Lagayette, qui devient président du CA, et Thierry Bolloré, promu directeur général délégué de la marque au losange. Carlos Ghosn demeure le PDG du groupe malgré sa détention toujours en cours au Japon.
La France dominée en finale de la Coupe Davis
L’équipe de France de tennis n’est pas parvenue à conserver son titre en Coupe Davis, sèchement battue en finale par la Croatie portée par ses leaders Borna Ćorić et Marin Čilić. Les Français avaient pris l’eau dès les deux simples lors de la journée d’ouverture, nettement dominés par l’équipe de Zeljo Krajan. les lourdes défaites de Jérémy Chardy et Jo-Wilfried Tsonga, incapables d’accrocher le moindre set ni le moindre break face à leurs adversaires respectifs, ont très vite plongé les Bleus dans leurs doutes. Pourtant, dès lendemain la prestation convaincante du double français mené par Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert avait offert un sursis aux hommes de Yannick Noah et redonné espoir au public du stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d’Ascq. La parenthèse était insuffisante pour permettre à la France de soulever le dernier Saladier d’argent de cette mythique compétition, qui adoptera un format réduit dès la saison prochaine. Aligné face à Marin Čilić ce dimanche dans l’espoir d’offrir au public un match décisif, Lucas Pouille a été surclassé par le numéro 1 croate en trois sets (7-6 [3], 6-3, 6-3).La Croatie l’emporte 3-1 au terme d’une finale à sens unique et s’inscrit pour la deuxième fois au palmarès de la Coupe Davis après le sacre de 2005 conquis à l’extérieur 3-2, contre la République tchèque. Ce succès efface le souvenir douloureux de la finale perdue par les Croates en 2016 à Zagreb, contre l’Argentine de Juan Martin Del Potro. Pour l’équipe de France, une page se tourne puisque Yannick Noah va céder sa place à Amélie Mauresmo en 2019. Le capitaine invaincu en trois finales (1991, 1996, 2017) a perdu son pari cette année en optant pour la terre battue en espérant contrer les qualités des deux meilleurs joueurs croates, plus à l’aise sur dur et sans résultats exceptionnels sur ocre cette saison.
Marianne Chenou, Alexis Czaja & Caroline Robin