Parlonsinfo vous propose, en ce dimanche soir, de revenir sur ce qui a marqué l’actualité de la semaine dernière, en France et dans le monde.
Affaire Benalla, le retour
L’exécutif se serait bien passé d’une nouvelle polémique en cette fin d’année. Lundi 24 décembre, le journal Le Monde révèle que l’ancien chargé de mission de l’Elysée, Alexandre Benalla s’est rendu au Tchad, « par avion privé », seulement quelques jours avant le déplacement d’Emmanuel Macron. Trois jours après, Médiapart se saisit de l’affaire, affirmant qu’Alexandre Benalla utilise encore son passeport diplomatique pour voyager, malgré son engagement à le restituer.
Le ministère des Affaires étrangères a réagi dès vendredi 28 décembre, dans un communiqué annonçant la saisie du procureur de la République, décision motivée par la non-restitution des passeports diplomatiques. Alexandre Benalla s’était pourtant engagé dans une lettre du 23 mai 2018 à rendre ces documents. Mais le ministère l’a relancé à deux reprises, le 26 juillet et le 10 septembre, par lettres recommandées, pour que l’ex-chargé de mission restitue les deux passeports diplomatiques qu’il avait en sa possession.
Auditionné par le Sénat le 19 septembre, ce dernier affirmait les avoir laissés dans son bureau à l’Élysée. Mais son entourage a affirmé à l’AFP, vendredi 28 décembre, que ses passeports diplomatiques lui ont été restitués « début octobre ».
Une mobilisation en baisse pour les Gilets jaunes
Le mouvement des gilets jaunes s’est poursuivi ce samedi 29 décembre par un septième acte de mobilisation. Les manifestations ont regroupé 12000 personnes dans les grandes villes, dont seulement 800 à Paris, une baisse considérable en comparaison avec les semaines précédentes. Dans la capitale, les studios de BFMTV et de France Info ont été les principales cibles de contestations relativement violentes. Les manifestants dénonçaient en particulier les « BFM ‘fake news’ ». La chaîne de télévision a en effet fait l’objet de plusieurs polémiques depuis le début des contestations sur la manière dont le sujet était traité, et sur un éventuel rôle d’amplification de la violence des mobilisations. Des heurts ont également éclaté à Bordeaux, Rouen, et Marseille, quand les actions sur les autoroutes ont diminué. En parallèle, un appel a été lancé pour une mobilisation de soutien à Emmanuel Macron, prévue le 27 janvier.Par ailleurs, le mouvement s’est développé aussi plus officiellement, par le dépôt de 25 marques liées aux « Gilets Jaunes ». Un proche de Florian Philippot, maintenant à la tête du parti Les Patriotes, a d’ailleurs décidé de déposer la marque « Les Gilets Jaunes ». L’idée serait de proposer une liste attitrée aux élections européennes de mai prochain. Joffrey Bollée a indiqué qu’il ne s’agissait pas d’une tentative de récupération, mais que les revendications du mouvement social sont en adéquation avec le programme du parti Les Patriotes.
Joachim Son-Forget, un twittos très libre
Le député LREM Joachim Son-Forget, ex-candidat à la tête du parti, a vécu des fêtes de Noël bien agitées. Tout a commencé par une polémique suite à des propos jugés sexistes contre la sénatrice Esther Benbassa en évoquant « le pot de peinture qu’elle avait sur le visage ». Déjà viv:ement critiqué pour son tweet « France kisses your a** » à destination de Donald Trump, Joachim Son-Forget a tenté de justifier ses propos, invoquant « la psychologie cognitive » et une volonté de « faire le buzz ».S’en sont suivies plusieurs nuits de tweets et photos énigmatiques postés par l’intéressé sur son compte Twitter officiel. Des photos de peluches, des retweets de montages à son effigie, des selfies… Le tout sans cohérence ni logique. Il aura au moins eu le mérite de réussir à faire parler de lui.
Suspendu en tant que membre du parti de la majorité et convoqué devant le bureau de La République en Marche le 14 janvier prochain, le député des Français de Suisse et du Liechtenstein a décidé de lui-même de quitter le parti.
Le shutdown paralyse l’administration américaine
Depuis le 22 décembre à minuit, l’administration américaine est en partie à l’arrêt faute d’un accord sur le budget 2019. Le « shutdown » plonge les données économiques de la première puissance mondiale dans l’incertitude. Ce troisième blocage budgétaire de l’année, après ceux de janvier et février (qui n’avaient pas excédé les 72 heures), trouve sa source dans le bras de fer budgétaire qui oppose le président Donald Trump et les démocrates au Congrès au sujet de la construction du mur anti-immigration à la frontière avec le Mexique. Le chef de l’État voulait 5 milliards de dollars (4,4 milliards d’euros) pour financer son projet mais il n’a pas pu bénéficier d’une majorité suffisante au Sénat. La conséquence principale est la fermeture d’une partie des agences qui relèvent de l’État fédéral qui ne sont plus financées. La situation devrait se prolonger jusqu’au 3 janvier, date à laquelle les membres de la Chambre des représentants et les sénateurs élus lors des élections de mi-mandat de novembre prennent leurs sièges.
Au total, ce sont 800 000 fonctionnaires fédéraux qui sont affectés par le « shutdown ». Parmi eux, 380 000 agents sont placés au chômage technique, tandis que 420 000 autres, jugés essentiels, travaillent sans toutefois recevoir de salaire avant la conclusion d’un accord. A partir du 3 janvier, la nouvelle majorité démocrate à la Chambre des représentants pourra amorcer une sortie de crise en votant une loi pour financer certains secteurs de l’administration américaine sans pour autant valider le projet de mur frontalier de Donald Trump. En attendant, les conséquences néfastes pour l’économie s’accumulent. Le secteur touristique notamment est fortement impacté par la fermeture forcée des parcs nationaux, placés sous l’autorité du ministère de l’intérieur.
L’équipe de la Semaine en Bref vous souhaite de belles fêtes de fin d’année et un bon réveillon pour clore l’année 2018.
Marianne Chenou, Alexis Czaja, Agathe Dijoud & Caroline Robin