Parlonsinfo vous propose, en ce dimanche soir, de revenir sur ce qui a marqué l’actualité de la semaine dernière, en France et dans le monde.
Notre-Dame, un dramatique incendie
Lundi 15 avril, vers 18h50, une fumée noire a envahi le ciel parisien. Pendant plusieurs heures, la mythique cathédrale Notre-Dame de Paris a été ravagée par des flammes. Un incendie apparemment parti des combles du bâtiment, intégralement en bois, des structures construites au XIe siècle. Les Parisiens se sont rapidement rassemblés aux abords du bâtiment, médusés, alors que les pompiers ont lutté plusieurs heures durant pour circonscrire les flammes, afin qu’elles n’atteignent pas les deux tours de la cathédrale. Au-delà de la charpente, disparue, la flèche construite au XIXe siècle par l’architecte Viollet-le-Duc a également brûlé, et s’est ensuite effondrée, ne pouvant résister face aux flammes.Le Président de la République a ainsi reporté son allocution durant laquelle il devait annoncer les mesures réponses au Grand débat. Présent sur les lieux de l’incendie en compagnie du Premier ministre et de la maire de Paris, Anne Hidalgo, il a salué les pompiers et promis : « Nous rebâtirons Notre-Dame ». Dès le lendemain soir, il a officiellement pris la parole depuis l’Élysée et souhaité une reconstruction achevée « d’ici cinq années ». Un délai toutefois jugé bien trop court par bien des spécialistes du patrimoine.
Pour aider à la reconstruction de la cathédrale la plus visitée d’Europe, un site internet regroupant les 4 organismes agréés a vu le jour. Le gouvernement assure ainsi de la bonne utilisation des dons, afin d’éviter les arnaques qui ont fleuri sur Internet à la suite de l’incendie. Des dizaines de millions d’euros de particuliers ont d’ores et déjà été récoltés. Les plus grandes fortunes françaises comme François-Henri Pinault, Bernard Arnault ou encore Liliane Bettencourt ont offert chacun 100 à 200 millions d’euros, tout comme le groupe Total. Des dons qui ne seront pas défiscalisés suite à de vives polémiques.
Le rapport Mueller : « No collusion »
Une enquête était en cours aux États-Unis depuis 2016 pour déceler une potentielle aide illégale de la Russie à l’accession au pouvoir de Donald Trump. Le rapport, dirigé par Robert Mueller, avait été remis le 22 mars au ministre de la justice, William Barr. Jeudi 18 avril, il a été rendu public, bien que certaines parties aient été mises sous silence, pour des raisons de sécurité, notamment celle de certaines sources. Il s’agit en effet de ne pas porter obstruction à d’autres enquêtes en cours.Le document de presque 450 pages montre que l’entourage de Donald Trump avait sollicité en juin 2016 des agents russes afin d’aider à sa campagne, mais ces derniers avaient refusé. La mise en place de cette enquête et le rôle de Robert Mueller ont rendu le Président susceptible, au point qu’il croie à « la fin de sa présidence ». Des soupçons d’entrave à la justice ont d’ailleurs été émis, selon lesquels D. Trump aurait empêché le bon déroulement de l’enquête. Mais R. Mueller indique dans le rapport qu’il « n’est pas en mesure de prononcer ce jugement », bien qu’en juin 2017, le Président ait ordonné (en vain) le limogeage du procureur spécial R. Mueller.
Par ailleurs, le Président a rapidement tweeté après la publication du rapport, annonçant un « Game over pour les enragés et les démocrates de la gauche radicale ». Il dénonce également cette « chasse aux sorcières ».
L’opposition démocrate s’est positionnée à propos de la publication du rapport. Bien que la censure de certaines parties est légitime au niveau national, il lui semble nécessaire d’obtenir une version plus détaillée pour que le Congrès puisse mieux analyser le document. Enfin, la candidate démocrate à la présidentielle de 2020, Elizabeth Warren, a lancé une procédure de destitution du Président Trump, mais qui a peu de chances d’aboutir.
La colère des policiers face à une vague de suicide
Une intersyndicale, rassemblant sept organisations, avait appelé ce vendredi, à des rassemblements devant tous les commissariats de France. Cette iniative est en réaction à l’annonce, ce jeudi, de deux suicides d’agents de police; un jeune homme de 25 ans, à son domicile de Villejuif (Val-de-Marne), et une capitaine sur son lieu de travail, à Montpellier. Le nombre de policiers s’étant donnés la mort depuis le début de l’année 2019, s’élève à présent à 28.
Les policiers ont ainsi été nombreux à se mobiliser dans plusieurs villes de France. Une centaine de policiers se sont rassemblés devant un commissariat de Saint-Étienne, une cinquantaine à Clermont-Ferrand, une trentaine à Lorient et à Narbonne et une vingtaine à Roanne. Mais également dans plusieurs autres villes, tels que Lyon ou Nîmes.
D’un autre côté, des policiers et des représentants syndicaux se sont réunis devant la direction des ressources et des compétences de la police nationale (DRCPN), mais également devant des locaux de la DOPC, à Paris.
Ivan Assioma, délégué Alliance pour Paris, a déclaré : « On veut exprimer un ras-le-bol de cette situation et de cette administration qui fait la sourde oreille. On a fait des demandes pour améliorer la situation des fonctionnaires de police mais rien ne se passe, on n’est pas entendu« . Il a également ajouté : « A la DOPC, les agents sont appelés tous les week-ends à cause des manifestations. Ils sont jeunes, ils sont déracinés après la sortie d’école de police, ils sont mal payés et en plus ils n’ont plus de vie privée, ils travaillent tous les week-end« .
Christophe Castaner a annoncé vendredi dernier, la création d’une cellule “alerte-prévention-suicide” au sein de la police, qui sera installée le 29 avril.Le ministre de l’Intérieur a dit «comprendre l’initiative des organisations syndicales», et a annoncé qu’il les recevrait peu de temps après la création de la cellule.
Éric Morvan, le directeur général de la police nationale (DGPN) a envoyé, ce vendredi, une lettre aux 150 000 policiers français. Elle a pour objectif d’encourager la libération de la parole sur la vague de suicide dans l’institution; un sujet tabou au sein des forces de l’ordre.
Synthèse du grand débat, Emmanuel Macron s’adressera jeudi aux Français
Un mois après la fin du grand débat, Emmanuel Macron devait dévoiler en deux temps les mesures prises pour répondre aux doléances des Français dans une allocution télévisée diffusée lundi soir puis au cours d’une conférence de presse originellement organisée mercredi. Le président de la République a finalement du reporter en urgence son intervention suite à l’incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris, soucieux de « respecter un temps de recueillement et [d’]avoir la responsabilité qui s’impose dans ce moment de grande émotion nationale ». Le chef de l’Etat prévoyait de faire plusieurs annonces dont la réindexation des petites retraites sur l’inflation, la réduction du nombre de parlementaires et l’introduction d’une dose de proportionnelle, la baisse de l’impôt sur le revenu. Il envisageait également d’annoncer une suppression de l’ENA, accusée de participer à la reproduction des élites et à la déconnexion des « technocrates ».Parmi les mesures que devaient présenter le président, certaines répondent directement à la crise des gilets jaunes. Alors que le rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) est une des principales revendications, le chef de l’État demande une «évaluation objective» dès le début de l’année 2020 pour contrôler l’efficacité de la réforme. Macron se dit également «favorable» à ce que des référendums d’initiative citoyenne (RIC) «puissent être organisés sur certains sujets d’intérêts locaux». Il souhaite également rendre plus accessible le référendum d’initiative partagée (RIP) qui nécessite actuellement un dixième du corps électoral (soit 4,5 millions de citoyens) et un cinquième des membres du Parlement.
Suite au report de son allocution, Emmanuel Macron s’exprimera finalement le jeudi 25 avril à 18 heures lors d’une conférence de presse organisée à l’Elysée.
Un comédien à la tête de l’Ukraine
Un pied en Europe, un pied en Russie. Au milieu le conflit. Et pourtant, c’est un comédien, novice en politique avec un programme aux contours flous qu’ont élu ce dimanche les Ukrainiens. Volodymyr Zelenskiy, 41 ans, a écrasé l’actuel président Petro Poroshenko, obtenant 73 % des voix. Rendu célèbre par la série Serviteur du Peuple, dans laquelle il interprète justement le président de l’Ukraine, il s’est imposé comme le candidat du renouveau politique, anti-corruption. Il souhaite désormais « relancer » un processus de paix avec la Russie, mais le reste de son programme politique reste assez impossible à définir. Le comédien a principalement centré sa campagne sur sa popularité et son opposition aux politiciens en place. En attendant les législatives en octobre prochain, il n’aura toutefois que peu de marge de manœuvre, en l’absence de majorité acquise à sa cause.Marianne Chenou, Alexis Czaja, Agathe Dijoud & Sarah Fiegel