Parlonsinfo vous propose, en ce dimanche soir, de revenir sur ce qui a marqué l’actualité de la semaine, en France et dans le monde.
« #MeToo dans le cinéma : l’actrice Adèle Haenel brise un nouveau tabou »
Adèle Haenel accuse le réalisateur Christophe Ruggia d’attouchements et d’harcèlement sexuel dans un article publiée dimanche 3 novembre par Mediapart. Les faits se seraient produits quand l’actrice française avait entre 12 et 15 ans de 2001 à 2004, notamment sur le tournage de son premier film Les Diables.
Dans l’article, intitulé « #MeToo dans le cinéma: l’actrice Adèle Haenel brise un nouveau tabou » et ayant nécessité sept mois d’enquête, elle déclare avoir été « sous l’emprise » du réalisateur. Christophe Ruggia aurait alors pratiqué des attouchements sur la jeune fille alors qu’il avait entre 36 et 39 ans. Une trentaine de témoignages dans ce sens ont également été publiés par le journal.
Le réalisateur, contacté par Mediapart, conteste les faits : « je n’ai jamais eu à son égard, je le redis, les gestes physiques et le comportement de harcèlement sexuel dont elle m’accuse, mais j’ai commis l’erreur de jouer les pygmalions avec les malentendus et les entraves qu’une telle posture suscite ».
La Société des réalisateurs de films, association composée de plus de 300 vidéastes connus, a publié un communiqué mardi 4 novembre où elle annonce l’exclusion de Christophe Ruggia de ses rangs. Elle affirme aussi « son soutien total et sa reconnaissance à la comédienne Adèle Haenel ».
Le parquet de Paris a quant à lui annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire mercredi 5 novembre pour « agressions sexuelles sur mineure de 15 ans par personne ayant autorité » et sur pour « harcèlement sexuel ». Les investigations seront menées par l’Office Central de la Répression de la Violence faite aux Personnes (OCRVP).
Dans un entretien vidéo en live pour Mediapart lundi 4 novembre l’actrice explique pourquoi elle n’a pas déposé plainte : « je n’ai jamais pensé à la justice car il y a une violence systémique qui est faite aux femmes dans le système judiciaire ». Elle précise sur sa prise de parole : « je dois de pouvoir parler à toutes celles qui ont parlé avant, dans le cadre des affaires #MeToo ».
Jean-Paul Dubois remporte le prix Goncourt pour « Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon »
Lundi 4 novembre, le prix Goncourt a été remis à Jean-Paul Dubois pour son roman Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon, publié aux éditions de l’Olivier. Il succède donc à Nicolas Mathieu pour Leurs enfants après eux. L’ancien journaliste de Sud Ouest et du Nouvel Obs a publié une quinzaine de romans dans sa carrière dont la plupart se déroulent aux Etats-Unis.
Sylvain Tesson a quant à lui été récompensé du prix Renaudot pour La panthère des neiges, paru aux éditions Gallimard. Il suit dans son œuvre la trace de l’animal en voie de disparition. Comme l’an dernier, l’ouvrage ne figurait pas parmi les quatre finalistes. L’institution est coutumière des surprises.
Après Stupeur et tremblements en 1999 et Ni d’Eve ni d’Adam en 2007, Amélie Nothomb était « Goucourable » pour la troisième fois avec son 28ème roman Soif. Elle a finalement perdu au second tour avec 4 voix contre 6. Selon une étude GfK pour le magazine Livres Hebdo, un Goncourt se vend en moyenne à 367 000 exemplaires sur la période 2014-2018 devant le Goncourt des lycéens et le Renaudot, respectivement à 314 000 et 220 000 . Le jury composé de dix membres désignés à vie a peut-être estimé que l’autrice n’avait pas besoin de ce « coup de pouce » supplémentaire, bénéficiant déjà d’une grande notoriété. Seules 12 femmes ont obtenu la récompense sur 117 prix décernés par l’Académie Goncourt.
Le prix Goncourt demeure le prix littéraire Français le plus prestigieux, malgré les critiques qui lui sont adressées. La moitié des récompensés des trente dernières années provient des grandes maisons d’édition Gallimard et Grasset malgré une immixtion récente d’Actes Sud dans le duopole (Goncourt 2007, 2012, 2015, 2017 et 2018).
Le premier Goncourt a été remis en 1903, sept ans après le décès de son initiateur Edmond de Goncourt, dont le testament faisait don de sa fortune pour récompenser annuellement « le meilleur ouvrage d’imagination en prose, paru dans l’année ». Les membres de l’Académie Goncourt se réunissent chaque premier mardi du mois au premier étage du restaurant Drouant à Paris. Sorte d’anti-Goncourt, le prix Renaudot a été créé en 1926 par un groupe d’auteurs qui attendaient le prix.
Le Mur de Berlin est tombé il y a trente ans
Samedi 9 novembre marquait le trentième anniversaire de la Chute du Mur de Berlin. Il avait été érigé dans l’été de 1961, pour séparer la ville entre l’Ouest, occupé par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France, et l’Est, occupé par l’URSS. La tension de la Guerre Froide faisait que l’Est devait empêcher ses résidents de se réfugier à l’Ouest. Mais à l’automne 1989, les nombreuses manifestations des Berlinois de l’Est ont fait céder le pouvoir, qui a laissé faire la chute du Mur.
Depuis ce jour, le Mur de Berlin conserve une force symbolique, qui est reproduite par des œuvres de street-art sur un pan non-détruit, l’East Side Gallery. A l’occasion de cet anniversaire, la ville de Berlin a organisé une semaine de commémoration, notamment par l’installation de l’artiste Patrick Shearn, Visions in motion. Il s’agit d’une large banderole qui s’étend face à la Porte de Brandenburg, formée de 30 000 messages.
Plusieurs chefs d’Etat étaient présents aux cérémonies d’anniversaire de la Chute du Mur, qui se sont déroulées aux lieux les plus symboliques de la séparation, tels que la chapelle de la Réconciliation ou la rue Bernauerstrasse. La chancelière allemande, Angela Merkel, a rappelé que « les valeurs qui fondent l’Europe ne vont pas de soi et doivent toujours être défendues ».
Grégoire Chérubini, Agathe Dijoud & Marie Lagache