Éloigné des courts durant la majeure partie de l’année 2012 pour cause de blessure au genou, Rafael Nadal a effectué un retour à la compétition tonitruant. Redevenu n°1 mondial le 5 octobre dernier, le Majorquin est indéniablement l’homme fort de cette année 2013. L’occasion pour Parlons Info de s’intéresser à celui qui, à 27 ans seulement, fait d’ores et déjà figure de légende vivante du tennis. « Vamos » !
L’année 2013, « une des meilleures de ma carrière »
Le 28 juin 2012, le tchèque Lukas Rosol, 100e joueur mondial, crée la sensation en éliminant Rafael Nadal dès le 2ème tour du tournoi de Wimbledon. S’en suit pour l’espagnol une période de convalescence de 7 mois, soit une véritable traversée du désert pour un joueur de ce calibre. Blessé à ce fameux genou gauche, il doit se résoudre à déclarer forfait pour les Jeux Olympiques de Londres, alors qu’il avait pourtant été désigné porte drapeau de la délégation espagnole et avait l’occasion de défendre son titre. Sa blessure a également coûté cher à l’Espagne qui, privée de son leader, s’est inclinée en finale de la Coupe Davis contre les États-Unis.
A l’heure du retour tant attendu, en février dernier, le doute était dès lors permis quant à la capacité du natif de Manacor à revenir au plus haut niveau. Les chiffres parlent aujourd’hui d’eux-mêmes. En 2013, Nadal c’est : 69 victoires pour 5 défaites et 10 titres remportés lors des 15 tournois disputés. Empochant au passage son 8ème titre à Roland-Garros (un record absolu) et son second à l’US Open, il totalise actuellement 60 trophées, dont 13 tournois du Grand Chelem. Rien que ça. Cerise sur le gâteau, le voilà de retour au sommet du tennis mondial depuis le 5 octobre, 118 semaines après avoir abandonné la place de numéro 1 mondial à Novak Djokovic et Roger Federer.
Bilan sans appel pour un joueur qui n’en attendait certainement pas tant. « C’est une grande année, une des meilleures de ma carrière sans doute », déclarait récemment l’intéressé.
« Une force mentale innée »
Tout cela amène naturellement à s’interroger sur un tel exploit et sur cette faculté à revenir au plus haut niveau de manière aussi rapide.
Pour ceux qui ont l’habitude de suivre Rafael Nadal sur le circuit, ce retour au premier plan n’a finalement rien d’une surprise et s’explique en grande partie par un facteur essentiel: le mental. En effet, selon Makis Chamalidis, psychologue du sport, « la force mentale revêt une importance toute particulière dans le tennis qui est une discipline assimilable à un sport de combat, où le but est de pousser l’adversaire vers son point de rupture ». Or, comme l’affirme ce spécialiste, « Nadal fait partie des ces joueurs dotés d’une force mentale innée ; il a une culture de l’excellence ».
Cette « grinta », Nadal en a fait sa marque de fabrique. Le joueur souligne d’ailleurs, dans sa biographie « Rafa », que la différence majeure entre les joueurs du top 5 et les autres réside non pas dans la qualité de frappe mais dans la capacité à faire les bons choix rapidement, à penser mieux que son adversaire ; ce qui implique de rester calme. Combattre l’impatience, la précipitation et la nervosité, voilà un domaine dans lequel le Majorquin excelle.
De 5 ans son ainé, Roger Federer a été le premier grand défi de Nadal et cette adversité a certainement participer à construire l’athlète au mental d’acier qu’il est aujourd’hui. Le joueur se nourrit de l’adversité pour se construire et dépasser continuellement ses limites. Il est ainsi le joueur majeur au niveau des face- à- face avec les ténors du circuit : 22 victoires à 16 contre Djokovic, 21 à 10 sur Federer et 13 à 5 sur Murray.
A 27 ans, Nadal a tout gagné et n’a quasiment plus rien à prouver mais il reste pourtant un combattant exceptionnel . Autant dire que son règne n’est pas prêt de se terminer.
Thibaud Baghdadi