Étant donné l’importance des travaux, le RC Lens devra s’expatrier au Stade de la Licorne d’Amiens ou au Stade de France (photo : info-stades / Licence CC)
Les stades en rénovation
Parc des Princes , Paris
Pas de gros travaux prévus pour l’enceinte historique du PSG. Un budget de 75 millions d’euros a été alloué pour augmenter légèrement le nombre de places (passage de 48 527 places à 50 000), du nombre de loges VIP (de 3000 à 4500), amélioration de l’accueil du public et du design de l’intérieur du Stade.
Au commencement de la saison 2014/2015 (débutée à l’extérieur pour le club de la capitale pour pouvoir terminer les travaux), le nombre de places visé a été atteint (en supprimant la fosse devant la tribune présidentielle), la tribune de presse a été déplacée dans l’optique d’étendre la tribune VIP, et l’accueil du public a été amélioré avec des accès simplifiés et une refonte du nom des portes, plus simple. Les façades extérieures ont été nettoyées.
Il reste encore à terminer les finitions au niveau du design et l’aménagement des loges VIP. Les travaux vont s’étaler tout le long des deux saisons restantes.
Problèmes : Stade situé en plein cœur du 16e arrondissement de Paris, il est difficile d’effectuer des travaux de grande ampleur. De plus, la solution la plus simple pour augmenter la capacité du stade est d’abaisser la pelouse. Or, cette technique est impossible à mettre en œuvre au Parc des Princes car le Boulevard périphérique passe sous le stade. De plus, impossible de supprimer toutes les fosses pour prévenir des envahissements de terrains (problème rencontré lors de l’entrée d’un supporter sur le terrain en provenance de la tribune présidentielle lors du dernier match). Enfin, une délocalisation temporaire au Stade de France avait été envisagée pour accélérer les travaux, possibilité refusée par les supporters et dirigeants parisiens.
Stade Geoffroy Guichard, Saint-Étienne
Du côté de Saint-Étienne, les rénovations se concentrent essentiellement sur une rénovation des tribunes niveau sécuritaire avec une mise aux normes sans augmentation du nombre de places (41 965), rénovations des loges, du PC sécurité et du musée des Verts.
En l’état actuel des choses, 3 tribunes sur 4 ont été rénovées, les derniers aménagements seront effectués au cours de la saison et de la saison prochaine.
Problème : de même que pour le Vélodrome, les tribunes rénovées ont dû être alternativement fermées, entrainant une perte de revenus.
Stade Bollaert, Lens
Pour Lens, les travaux sont plus importants étant donné que c’est la toiture qui va être complètement refaite. Le budget alloué aux travaux, de 90 millions d’euros dans un premier temps, a été réduit à 70 millions. De ce fait et à cause de la nouvelle toiture, la capacité du stade baissera de 41 000 à 35 000 places. Les travaux devraient être terminés fin 2015.
Problème : vu l’importance des travaux, le RC Lens devra s’expatrier au Stade de la Licorne d’Amiens ou au Stade de France (pour les gros matchs), ce qui n’est pas du goût des supporters lensois.
Stadium, Toulouse
Travaux très importants du côté de la ville rose, et surtout portés sur les tribunes. En effet, les sièges sans dossiers du Stadium ne correspondent pas aux normes sécuritaires demandées par la FIFA. Ils vont donc être remplacés, ce qui nécessite une reconstruction totale des gradins. Deux tribunes sont en cours de rénovation et devraient rouvrir en février 2015, date à laquelle commenceront les rénovations (et donc la fermeture) des deux autres, ce qui durera jusqu’à mars 2015, date de livraison prévue du stade. Enfin, les fosses qui séparaient pelouse et gradins ont d’ores et déjà été supprimées.
Problèmes : Les nouveaux sièges étant plus imposants, on observera une légère réduction de la capacité du stade (de 35 000 à 33 000). De plus, le coût initial prévu des travaux (41 millions d’euros) sera certainement dépassé (selon La Dépêche du Midi)
Stades en construction
Grand Stade de Bordeaux
Ce stade, dont la construction a débuté en novembre 2012, devrait disposer de 42 000 places. Le nom n’est pas connu, mais il sera lui aussi géré sous l’égide du naming. La société Bordeaux-Atlantique, en charge du projet du stade, a pour tâche de trouver ce sponsor qui devrait rapporter environ 3,5 millions d’euros par an. Actuellement la construction avance bien, et le stade devrait être livré en avril 2015. Les Girondins de Bordeaux l’inaugureront pour la 38e et dernière journée du championnat actuel.
Problèmes : Les problèmes liés à ce stade viennent pour grande partie d’opposants au projet, qui contestent le partenariat public/privé pour la construction du stade. En effet, le coût total du stade est estimé à 547 millions d’euros (entretien, personnel et impôts compris), pour un coût de construction de 207,7 millions d’euros. Les opposants dénoncent en particulier un loyer de 6,7 millions par an à la charge de la ville de Bordeaux. Ils jugent qu’une collectivité n’a pas à payer (outre les subventions) pour du football professionnels. L’élu d’opposition PS Matthieu Rouveyre a d’ailleurs attaqué le dossier devant le conseil d’Etat, l’affaire est en cours.
Stade des Lumières, Lyon
C’est le plus gros projet de construction mais aussi le plus épineux. En effet, l’histoire de la construction de ce stade n’est qu’une longue série de revers et de changements de directions. En effet, l’idée de construire un nouveau stade à l’Olympique Lyonnais date de 2007. Cependant, étant situé à Décines-Charpieu, dans la proche banlieue de la cité rhodanienne, le projet se heurte à des refus des habitants, qui craignent une augmentation du trafic déjà saturé et une hausse de la pollution sonore. Après plusieurs consultations de ses habitants, le permis de construire est signé en 2012 par le maire de Décines. Mais les problèmes ne s’arrêtent pas là. En effet, des opposants au projet ont contesté, de la même manière que pour le stade de Bordeaux l’utilisation de fonds publics pour un projet privé. Autre objet de contestation : l’accessibilité. En effet, si l’ancien Stade de Gerland était accessible par métro, la ligne de tramway la plus proche du Stade des Lumières a une capacité inférieure à celle du métro, pour un nombre de places, et donc de personnes à acheminer supérieur.
Enfin, dernier objet de contestation en date, l’histoire de Philippe Layat, agriculteur habitant la commune de Décines, qui a eu la surprise de trouver un matin des ouvriers ayant forcé l’entrée de sa propriété, et construisant une voie d’accès au stade sur son terrain, propriété familiale depuis 400 ans. Philippe Layat sera indemnisé à hauteur d’1 euro le m² alors qu’il n’a pas donné le moindre accord, et surtout pour un terrain dont la valeur immobilière est estimée à 300 euros le m². Cette histoire est loin d’être terminée, différentes associations ayant appelé à scander le nom de l’agriculteur durant les matchs de ligue 1 ce week end, et une pétition a été lancée.
Niveau stade, la construction a été débutée le 21 octobre 2012, et devrait être terminée fin 2015 pour un stade de 58 000 places, et un coût total de 385 millions d’euros.
Stades terminés
Stade Pierre Mauroy, Lille
Ce stade, déjà terminé, est le premier stade de l’Euro à être entièrement terminé (exception faite du Stade de France). D’une capacité de 50 300 places et doté d’un toit rétractable, il fait le bonheur du LOSC depuis la saison dernière (2013-2014).
Problème : Le coût total (245 millions d’euros) a été légèrement supérieur aux prévisions, il a donc fallu piocher dans les caisses du club.
Allianz Riviera, Nice
2e stade à avoir été livré en vue de la compétition, l’Allianz Riviera a été terminé courant 2013. Le club de l’OGC Nice y a élu domicile depuis février 2014. Il est le 2e stade de France après la MMArena du Mans à recourir au naming pour se financer. Ainsi, le budget alloué a été de 245 millions d’euros.
Problèmes : Afin d’amortir les coûts de construction, la ville de Nice a décidé de faire de ce stade, en plus du domicile de l’OGC Nice, celui du RC Toulon, une salle de spectacle, ainsi qu’une salle de réunion de 10 000m² pour des évènements, disponible à la location pour des entreprises régionales. Ce qui pose problème au niveau de la pelouse. Le second problème est que le stade se trouve hors de la ville de Nice, et qu’il est difficile d’accès en voiture malgré une desserte importante en transports en commun.
Stade de France, Saint Denis
Hormis quelques légers aménagements (notamment au niveau de la pelouse), le Stade de France ne devrait pas subir de gros changements. C’est le seul Stade en France à pouvoir être utilisé en l’état pour la compétition.
Stade Vélodrome, Marseille
Tous les voyants sont aux verts du côté de Marseille, puisque le stade prévu pour la compétition est d’ores et déjà terminé. Augmentation de la capacité du Stade (de 60 000 à 67 000 places), et pose d’un toit, les travaux sont terminés pour un coût total de 275 millions d’euros
Problèmes : Durant toute la durée des travaux, une tribune du stade est restée fermée, entraînant une perte de revenus importante. De plus, la bataille financière avec l’Olympique de Marseille concernant le loyer du stade a laissé quelques problèmes d’image au Stade de la cité phocéenne.
En conclusion, l’état d’avancement est important pour chaque stade. Certains comme le Stade de France ou le Stade Pierre-Mauroy sont terminés, les autres devraient suivre dans l’année à venir, sauf catastrophe majeure. De tous les projets, le plus compliqué reste sans conteste celui du Stade des Lumières, mais cela ne devrait pas remettre en cause l’avancement du chantier. Tout semble réuni, du moins au niveau des stades, pour que le 3e Euro disputé sur le sol français (après 1960 et 1984) soit une réussite.
Antoine Ballet