Le 29 mars dernier s’est close la 11e édition de la Coupe du Monde de cricket, et ce dans un anonymat le plus complet en France. Découverte de ce sport méconnu.
« Le cricket, c’est l’ancêtre du baseball » annonce en préambule David Bordes, président de l’association France Cricket. En réalité, c’est un peu plus compliqué que cela, puisqu’il est difficile de situer avec précision l’émergence du cricket, mais les historiens s’accordent en général pour dire que ce sport a émergé entre 1300 et 1500. Il est vrai cependant que le principe se rapproche grandement de celui du baseball : « Deux équipes s’opposent, et passent à tour de rôle à la batte pour marquer des points. Deux batteurs se trouvent sur une piste de 20m de long appelé pitch, et doivent changer de place pendant que la balle est en l’air. Chaque échange rapporte un point. L’autre équipe, en défense, doit rapporter la balle au lanceur le plus rapidement possible. » Le batteurs est éliminé s’il n’est pas à l’extrémité du pitch lorsque la balle revient au lanceur, ou si ce dernier parvient à toucher le « wicket » (guichet), constitué de trois piquets verticaux surmontés de deux témoins, et situé derrière chaque batteur.
Il serait trop long d’expliquer ici toutes les règles, au nombre de 42, mais pour résumer, le cricket est un sport mélange de baseball et de thèque.
Et la France dans tout ça ?
Il existe bien une équipe de France de cricket, même si elle n’a pas réussi à se qualifier pour la Coupe du Monde 2015, éliminée lors des tours préliminaires. Peu connue, cette équipe, crée en 1900 sous influence britannique, dispose quand même d’un petit palmarès, 3 victoires lors des Championnats d’Europe de Cricket de 2e division. Et sans compter le niveau international, il existe 45 clubs référencés par l’Association en France. Il est donc possible de pratiquer, même si les clubs comptent en général peu de joueurs, la faute à une trop faible visibilité.
Un sport méconnu
Alors qu’on situe ses origines entre l’Angleterre et la France, c’est un sport méconnu au niveau européen, à l’inverse de l’Asie, où il est très populaire. Au point même de permettre un semblant de relation diplomatique entre l’Inde et le Pakistan lors des Coupes du Monde (on parle alors de « trêve du cricket »). Pourquoi cet anonymat ? Pour David Bordes, la réponse est simple : « Je pense que la France n’est pas un pays sportif. Et tant que ce n’est pas ancré dans les gènes on va dire, on ne s’y intéresse pas. Je dirais même qu’on a peur de la nouveauté en France. ». Il faut ajouter à cela une difficulté de pratique, due au terrain : « C’est un terrain de 140m de long sur 120m de large, donc qui ne rentre pas dans un terrain de foot ou de rugby, il faut donc des stades dédiés, et c’est compliquer à créer, c’est un autre frein au développement ». Pour contrer cette difficulté, il n’est pas rare que plusieurs clubs d’une même région jouent sur le même terrain. Par exemple, à Paris, six clubs se partagent deux terrains seulement.
Des initiatives pour le développer
Pour augmenter la visibilité de ce sport, les clubs et l’Association France Cricket mettent en place un certain nombre d’actions pour sensibiliser les jeunes. Les clubs organisent régulièrement des journées découverte, en permettant à des curieux de s’essayer au cricket. Et de l’autre côté, l’Association assure la promotion de l’équipe de France, en organisant des matchs un peu partout en France. Ainsi, les matchs de qualification à la Coupe du Monde contre la Belgique et les Pays Bas se sont joués à Dreux les 18 et 19 avril dernier.
Même s’il peine à percer, le cricket devient petit à petit de plus en plus pratiqué. De nouveaux clubs se créent sans cesse. Et l’Association France Cricket se développe également de plus en plus. Qui sait, peut être un jour verra-t-on l’émergence d’une Fédération Française de Cricket. Et c’est tout le mal qu’on souhaite à tous ceux qui se donnent pour ce sport.
Antoine Ballet